
December 17, 2025
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2025, une année de clair-obscur énergétique ?
Entre réformes tarifaires, turbulences géopolitiques, tensions budgétaires, montée du climatoscepticisme et nouveaux défis énergétiques, le paysage français et mondial a été profondément bousculé.
Pourtant, derrière les crises, l’espoir domine, avec un investissement record dans les énergies propres, une montée en puissance des renouvelables et un renouveau du nucléaire.
Rétrospective d’une année peut-être charnière, où la transition énergétique, mise à rude épreuve, a montré sa capacité de résistance.
En 2025, le marché de l’électricité a renoué avec des niveaux de prix plus modérés, loin des sommets observés en 2022 et 2023.
Selon RTE, le prix moyen spot du premier semestre s’est établi autour de 67 €/MWh contre 111 €/MWh en 2023. Ce niveau reste néanmoins « relativement élevé », en raison de la hausse du prix du gaz en début d’année et d’un hiver rigoureux.
Mais cet apaisement ne doit pas masquer la forte volatilité des marchés.
Entre des prix négatifs record au printemps, une flambée estivale et des oscillations mensuelles rapides, la dynamique reste difficilement prévisible, sous l’effet de plusieurs facteurs : l’évolution des prix du gaz, la disponibilité du parc nucléaire, les variations de la demande et le niveau de production renouvelable.
En 2025, le marché du gaz a suivi une trajectoire de baisse, portée par une offre relativement abondante et la normalisation des marchés.
Après un pic en début d’année, les prix de gros se sont stabilisés au second semestre autour de 30 €/MWh.
Cette baisse traduit un apaisement des marchés, grâce à la diversification de l’approvisionnement, l’afflux du GNL américain, la demande modérée et des stocks confortables.
Les pourparlers de cessez-le-feu entre les États-Unis, l’Ukraine et la Russie ont également nourri les espoirs d’un assouplissement des tensions sur le gaz russe.

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L’année 2025 n’a pas ménagé les factures d’énergie, avec une succession d’augmentations tarifaires :
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2025 a vu l’entrée en vigueur de la réforme des heures pleines et creuses (HP/HC), susceptible de modifier profondément les habitudes de consommation d’électricité.
Déployée progressivement depuis le 1er novembre et jusqu’à fin 2027, cette réforme vise à rééquilibrer l’offre et la demande d’électricité. L’objectif : inciter à décaler une partie de la consommation électrique en journée, lorsque la production d’énergie renouvelable est la plus abondante.
Concrètement, la réforme prévoit :
C’est l’un des tournants majeurs de 2025, dernière année d’application de l’ARENH, le mécanisme de régulation à l’électricité nucléaire historique pour les fournisseurs alternatifs.
Tout au long de l’année, les débats se sont cristallisés autour de ces successeurs :
Si les grandes lignes du cadre post-ARENH ont été posées en 2025, l’incertitude demeure sur l’application concrète du VNU et son impact sur les prix.
Si la France affirme son ambition de neutralité carbone, 2025 a été ponctuée de signaux contradictoires, alimentés par les tensions politiques, l’instabilité parlementaire et la pression budgétaire :
L’année 2025 a une nouvelle fois démontré la précarité de l’équilibre géopolitique.
Si les marchés ont résisté, la prudence reste de mise pour l’année à venir, tant la sécurité énergétique reste tributaire de zones sous tension : guerre à Gaza, affrontement éclair de douze jours entre Israël et l’Iran, transition difficile en Syrie, conflit en Ukraine...

À peine investi en janvier 2025, le président américain a enchaîné les décisions pro-fossiles : retrait de l’Accord de Paris, suspension des projets d’éolien offshore, fin des aides aux véhicules électriques, soutien massif au GNL à coups de chantages commerciaux, etc. Au pupitre de l’ONU en septembre, il a qualifié le changement climatique de « plus grande arnaque jamais menée contre le monde. »
Les positions de Donald Trump ont ravivé la flamme climatosceptique dans le monde, décomplexant la parole dans les médias et sur les réseaux.
Organisée dans ce contexte international tendu, la COP 30 a échoué à accélérer l’action climatique. Fruit de compromis successifs, l’accord final reste très en-de ça des attentes, sans surprise pour nombre d’experts :
En marge de l’accord, quelques avancées méritent tout de même d’être soulignées :
En dépit de quelques signaux encourageants sur l’adaptation et le financement, la COP 30 illustre une nouvelle fois le fossé grandissant entre les promesses affichées et les réalités géopolitiques.
Le 28 avril 2025, l’Espagne et le Portugal ont été frappés par une panne électrique massive, sans précédent en Europe. En quelques minutes, le système électrique s’est effondré. Un déséquilibre brutal entre production et consommation a généré des surtensions en cascade et l’arrêt des infrastructures.
Cet épisode rappelle la pression croissante qui pèse sur les réseaux électriques confrontés à une double transition :
Le black-out ibérique révèle aussi la fragilité des systèmes électriques et les nouveaux défis en matière de flexibilité, de stockage et de supervision.
En 2025, l’Intelligence Artificielle (IA) a fait son entrée en force dans les entreprises et les foyers.
Cet essor fulgurant entraîne une augmentation significative de la consommation électrique pour alimenter et refroidir les data centers qui hébergent les données et modèles d’IA.
L’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) estime que leur consommation d’électricité devrait doubler d’ici 2030, pour représenter 3 % de la consommation mondiale.

Cette montée en puissance de l’IA et des besoins en électricité, le plus souvent encore carbonée, soulève une question cruciale : comment concilier progrès technologique et soutenabilité écologique ?
Malgré la crise économique, l’AIE estime que l’investissement énergétique mondial devrait atteindre 3 300 milliards de dollars en 2025, dont 2 200 milliards consacrés aux technologies propres : énergies renouvelables, nucléaire, réseaux, stockage, combustibles à faibles émissions, batteries, véhicules électriques, efficacité énergétique et électrification des usages. La Chine concentre environ un tiers des investissements mondiaux.
Ce chiffre témoigne de l’engagement des entreprises et des industries qui, au-delà des tensions politiques, investissent pour réduire leurs émissions, renforcer leur sécurité énergétique et améliorer leur compétitivité.

En 2025, la France affichait une production d’électricité à 95 % décarbonée, grâce au nucléaire et aux énergies renouvelables. Cette tendance s’affirme à l’échelle planétaire, où les énergies bas-carbone connaissent un véritable boom.
Selon le rapport de mi-année de l’AIE, la production renouvelable est sur le point de dépasser celle du charbon. La part totale de l’énergie photovoltaïque et éolienne devrait passer de 15 % en 2024 à 17 % en 2025 dans la production mondiale d’électricité, contre seulement 4 % il y a dix ans. Le groupe de réflexion Ember confirme cette prospective, avec une croissance spectaculaire de la production solaire au premier semestre.
À la lecture de ce bilan provisoire, la capacité renouvelable pourrait dépasser la hausse record déjà observée en 2024 par l’agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA).
En 2025, le nucléaire a aussi gagné du terrain dans le monde.
Un record de production est d’ores et déjà annoncé, avec la mise en service de nouveaux réacteurs en Chine, Inde et Corée. Les investissements mondiaux pourraient atteindre 75 milliards de dollars en 2025.
2025 laissera l’image d’une année paradoxale et déroutante. Secouée par les réformes tarifaires, les tensions géopolitiques et les débats politiques, elle a rappelé combien la transition énergétique demeure vulnérable aux soubresauts du monde.
Les failles du système énergétique sont apparues au grand jour, révélant la fragilité des infrastructures et d’une dépendance forte aux aléas internationaux.
Mais derrière ces turbulences, l’année a aussi révélé des signaux forts, porteurs d’espoir. Les investissements dans les technologies bas-carbone atteignent des niveaux inédits. Les énergies renouvelables poursuivent leur ascension.
Les entreprises et les industries investissent. Malgré les chocs, les incertitudes et les oppositions, la transition énergétique résiste, s’adapte et continue de gagner du terrain.
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