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Professionnels : comment anticiper la fin de l’ARENH ?
October 1, 2025
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Le compte à rebours est lancé.
Le 31 décembre 2025, l’ARENH tirera sa révérence, quinze ans après sa création. Dès le 1er janvier 2026, les règles du jeu changent. 100 % de l’électricité devra être achetée au prix du marché, avec les risques de volatilité associés.
Pour les entreprises, collectivités et professionnels, l’enjeu est clair : anticiper, agir et ne pas subir. Ce virage se prépare dès maintenant !
Pourquoi la fin de l’ARENH ? Quelles conséquences sur les prix de l’électricité ? Par quoi est-il remplacé ? Découvrez notre guide complet pour prendre les bonnes décisions, sécuriser vos coûts et éviter les mauvaises surprises en 2026.
L’ARENH (Accès Régulé à l’Électricité Nucléaire Historique) a été mis en place en 2011 par la loi NOME, pour accompagner l’ouverture à la concurrence du marché de l’électricité. Sa durée de vie, fixée à quinze ans, a été confirmée dès 2015 par la Loi de Transition Énergétique pour la Croissance Verte (LTECV).
Depuis sa création, l’ARENH a toujours été guidé par deux principes :
Plafonné à 100 TWh, le volume ARENH a couvert chaque année près d’un tiers de la consommation nationale.
Malgré ses imperfections et fragilités, l’ARENH a aidé à contenir la hausse des prix de l’électricité pour les consommateurs.
Il a aussi donné de la visibilité budgétaire aux entreprises et professionnels.
Ce dispositif n’a cependant jamais fait l’unanimité.
Ses détracteurs - dont EDF, les producteurs d’électricité et l’Union européenne -, n’ont cessé de souligner ses limites :
À partir du 1er janvier 2026, les entreprises devront acheter 100 % de leur électricité au prix du marché.
Une question interpelle aujourd’hui toutes les entreprises : comment vont évoluer les tarifs de l’électricité ?
Deux grandes visions s’affrontent.
Dans un communiqué de février 2025, l’UFC-Que choisir craint une « hausse massive » des tarifs de l’électricité à partir de 2026.
Elle l’estime en moyenne à + 19 %, soit 250 euros supplémentaires par an pour un foyer moyen.
Si ces prévisions basées sur les conditions de marché 2025 sont à prendre avec prudence, l’analyse mathématique confirmerait une hausse inéluctable des prix.
Pour certains experts, le calcul est simple : l’ARENH s’élevait à 42 €/MWh.
Or, les prévisions de marché les plus basses pour 2026 indiquent des prix autour de 60 €/MWh.
Mécaniquement, la hausse post-ARENH représenterait donc de 8 à 10 €/MWh (en se basant sur un droit ARENH de 50 %).
D’autres voix se veulent plus optimistes. La baisse des prix de marché, déjà observée pour 2026, devrait compenser la fin de l’ARENH.
Le gouvernement partage cette lecture, mettant en avant les différents outils créés pour stabiliser les prix post-ARENH.
Selon le ministère des Finances, « le reversement au consommateur prévu par la loi de finances pour 2025 conduit à un niveau des TRV au 1er janvier 2026 quasi-identique au niveau actuel ».
L’approvisionnement lissé sur deux ans doit aussi amortir les fluctuations du marché.
La fin de l’ARENH ne pèse pas de la même manière sur toutes les entreprises.
Deux nouveaux mécanismes de régulation doivent remplacer l’ARENH à partir du 1er janvier 2026.
Mais à trois mois seulement de leur entrée en vigueur, leurs contours restent vagues, nourrissant les débats et les inquiétudes, dans un contexte politique instable et peu rassurant.
Le Versement Nucléaire Universel (VNU) s’appliquera à tous les consommateurs en 2026. Le VNU repose sur un mécanisme de taxation – redistribution.
Il doit limiter l’envolée des prix pour les consommateurs, tout en assurant à EDF des revenus suffisants pour développer le parc nucléaire.
Concrètement, EDF vendra la totalité de sa production nucléaire au prix du marché.
Si ce prix dépasse les coûts de production (estimés à 60,3 €/MWh pour 2026-2028 par la Commission de Régulation de l’Énergie - CRE), EDF devra reverser une part de ses revenus excédentaires à l’État.
Deux seuils sont envisagés :
Le montant sera ensuite redistribué aux consommateurs, sous forme de réductions automatiques, calculées en euros par MWh. Une ligne spécifique "VNU" apparaîtra sur la facture d’électricité.
La machine administrative est aujourd’hui en marche.
En témoigne un premier décret paru en septembre 2025 portant sur les méthodes de calcul des coûts de production nucléaire.
Mais, à quelques semaines de la bascule, le flou qui règne encore sur le VNU alimente les inquiétudes :
Les Contrats d’Allocation de Production Nucléaire (CAPN) concernent une minorité de clients, dont la consommation d’électricité dépasse 7 GWh par an.
Signé avec EDF, le CAPN est un contrat de long terme (10 à 15 ans) qui garantit aux gros consommateurs :
En contrepartie, les consommateurs industriels acceptent de partager une part des coûts et des risques, via le versement d’un acompte en début de contrat et une part variable, indexée sur les coûts d’exploitation et de combustible.
Malgré ces promesses séduisantes, le CAPN a tardé à décoller, faute de visibilité et en raison du partage des risques.
Mais depuis l’été 2025, les signatures s’accélèrent, signe que les industriels cherchent à sécuriser leurs coûts sur le long terme.
Prix volatils, factures imprévisibles, mécanismes de régulation incertains : la disparition de l’ARENH sonne la fin d’un modèle protecteur pour les entreprises.
Une transformation profonde se prépare. La clé pour ne pas la subir ?
Anticiper dès maintenant en adoptant une stratégie proactive d’achats et d’approvisionnement.
Acheter au bon moment le produit adapté est le socle d’une stratégie d’achats d’énergie efficace.
Avec des prix de marché au plus bas pour 2026 et 2027, cela peut être le moment de renégocier vos contrats d’électricité.
Selon l’analyse d’Emmanuel Sire, acheter à ce prix, c’est « acheter sous le prix de l’ARENH réévalué en tenant compte de l’inflation depuis 2012 ».
La vigilance s’impose néanmoins. Un retour de marché est toujours possible, au vu de l’instabilité géopolitique mondiale.
Et si vous sécurisiez vos prix sur le long terme pour préserver votre visibilité budgétaire et vous protéger des fluctuations du marché ?
La fin de l'ARENH est une certitude. Votre stratégie énergétique, elle, ne doit pas être une source d'incertitude. L'heure n'est plus à l'attente, mais à l'action. Nos experts sont prêts à auditer votre situation et à construire avec vous une feuille de route claire pour 2026.
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Les contrats long terme de 3 à 5 ans se multiplient aujourd’hui. C’est une chance à saisir. Leurs prix moins volatils reflètent davantage les fondamentaux du marché que les événements externes et conjoncturels.
Les achats groupés d’énergie permettent aux entreprises, professionnels et collectivités de mutualiser leurs volumes, et donc de bénéficier de meilleures conditions tarifaires et contractuelles.
Cette stratégie gagnante simplifie les démarches en déléguant à un intermédiaire la négociation et l’analyse des offres. Elle rend toutefois impossible la conception d’une offre personnalisée.
Produire et consommer une partie de son électricité réduit la dépendance au marché. Grâce aux installations photovoltaïques, l’autoconsommation est aujourd’hui accessible à toutes les entreprises et professionnels.
Déjà garanti aujourd’hui, le retour sur investissement pourrait s’accélérer avec la hausse des prix de l’électricité sur les marchés.
Autre option durable et sécurisée à étudier : les power purchase agreements (PPA). Ces contrats d’approvisionnement en électricité verte sont conclus directement avec des producteurs d’énergies renouvelables.
De long terme, les PPA offrent de nombreux avantages :
L’électricité la moins chère est celle qu’on ne consomme pas. Cette formule souvent citée rappelle une vérité simple : la meilleure façon de résister à l’instabilité des prix, c’est de réduire sa consommation.
L’adoption d’éco-gestes par vos collaborateurs est un premier pas. Mais cette évidence exige de repenser globalement toute la consommation énergétique de votre entreprise, via :
Technique, complexe et mouvant, l’environnement du secteur de l’électricité vous inquiète ? Ne restez pas seul.
Un expert vous aide à négocier vos contrats, analyser les marchés, bien acheter votre électricité ou piloter efficacement votre stratégie énergétique.
À la clé, un gain de temps, des achats optimisés, des approvisionnements sécurisés, des risques évités et une facture d’électricité réduite.
Chez Sirenergies, c’est notre métier.
Cabinet de conseil et de sourcing en énergies, nous accompagnons chaque jour les entreprises, professionnels et collectivités dans leurs décisions énergétiques.
Clarté, expertise, transparence sont nos maîtres mots pour vous aider à mieux maîtriser un marché de l’électricité en constante mutation.
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Pour conclure…
La disparition de l’ARENH marque un changement profond pour les entreprises, collectivités et professionnels. Les tarifs régulés laissent la place à un marché 100 % exposé à la volatilité des prix. À cela s’ajoutent des incertitudes réglementaires, source de nombreuses interrogations. Mais ce bouleversement n’est pas une fatalité. Il offre l’opportunité de repenser votre stratégie énergétique. Entre renégociation des contrats, diversification des approvisionnements, achats groupés ou autoconsommation, les leviers sont nombreux pour sécuriser vos coûts et regagner en visibilité. À une condition : agir dès aujourd’hui.
Avec Sirenergies, anticipez et structurez votre stratégie énergétique dès aujourd’hui pour mieux maîtriser demain.
L’industrie est concernée par la TICFE, la TICGN et d’autres contributions qui peuvent représenter une part importante des factures. Sirenergies identifie les cas d’exonération et accompagne les démarches pour en bénéficier.
Parmi les taxes figurent la TICFE, la TICGN, la CTA, la CJA et le TURPE. Elles représentent une part significative de la facture et varient selon les profils de consommation. Bien les comprendre est essentiel pour optimiser les coûts.
Le €/MWh est une unité de prix utilisée sur les marchés de gros, tandis que le kWh est l’unité visible sur vos factures.
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Un appel d’offres permet de mettre en concurrence plusieurs fournisseurs d’électricité et de gaz afin d’obtenir des conditions contractuelles optimisées. C’est une démarche transparente qui permet de choisir l’offre la plus adaptée aux besoins budgétaires et techniques de l’organisation.
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Les exploitations agricoles doivent composer avec des besoins saisonniers élevés (chauffage de serres, irrigation, stockage) et une forte volatilité des prix. Maîtriser ces coûts est essentiel pour préserver la rentabilité et sécuriser l’activité.