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TURPE 7 : ce qui va changer en 2025 sur la facture d’électricité

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TURPE 7 : ce qui va changer en 2025 sur la facture d’électricité

Mis à jour le

September 27, 2025

6

min de lecture

Le 6 février 2025, la Commission de Régulation de l’Énergie a publié les contours du futur TURPE 7, le tarif d’utilisation des réseaux publics d’électricité. Les nouvelles dispositions entreront en vigueur le 1er août 2025 pour une durée de 4 ans, à l’exception des mouvements tarifaires anticipés dès le 1er février 2025. Ces « projets de décisions » doivent encore être transmis au Comité social et économique (CSE) pour avis.

Face aux grands enjeux de transition énergétique et de changement climatique, quelles sont les principales orientations du TURPE 7 pour la période 2025-2028 ?

Sirenergies décrypte l’actualité.

 

Le TURPE 7 : concilier investissement et prix

Les propositions du TURPE 7 sont le résultat d’un numéro d’équilibriste piloté par la CRE, en concertation avec l’ensemble des acteurs de l’électricité en France. Le défi ? Maintenir un coût de l’électricité accessible aux consommateurs tout en répondant aux enjeux d’investissement.

Rappel : qu’est-ce que le TURPE ?

Le TURPE (tarif d’utilisation des réseaux d’électricité) est le tarif payé par le consommateur professionnel et particulier sur sa facture d’électricité pour l’utilisation des réseaux publics de transport et de distribution.

Le TURPE finance la maintenance des réseaux et les investissements nécessaires pour garantir la sécurité des approvisionnements. Perçues par les fournisseurs d’électricité, les recettes du TURPE sont intégralement reversées aux gestionnaires des réseaux, RTE côté transport, et Enedis et les Entreprises Locales de Distribution (ELD) côté distribution.

Le TURPE 7 est modifié tous les 4 ans sur proposition de la CRE.

Le TURPE 7, un tarif aux enjeux… électriques !

Le TURPE 7 s’inscrit dans un contexte mouvementé aux enjeux contradictoires.

La CRE doit composer avec, d’un côté, des consommateurs fragilisés par l’inflation, et de l’autre, un réseau d’électricité vieillissant, ébranlé par le changement climatique. L’accélération de l’électrification des usages industriels et domestiques et l’essor des énergies renouvelables s’ajoutent à cette équation complexe.

Mais le constat est implacable. Face à la nécessaire transition énergétique, les gestionnaires des réseaux électriques doivent augmenter leurs investissements pour moderniser les infrastructures, améliorer leur capacité de résilience et renforcer leur flexibilité.

Le TURPE 7 vise à accompagner cette ambition, tout en protégeant les prix de l’électricité et le consommateur.

Vers le TURPE 7 : une réflexion collective

Les projets de décisions du TURPE 7 sont le résultat d’une longue concertation menée depuis fin 2023. Consultations publiques, ateliers thématiques et tables rondes se sont succédé pour recueillir l’avis de toutes les parties prenantes. Au programme, des échanges sur la structure tarifaire, la flexibilité du réseau électrique, les raccordements, la qualité de service des gestionnaires ou encore les trajectoires d’investissements.

 

Ce qui va changer avec le TURPE 7

Le TURPE 7 crée une rupture dans la continuité. Si la structure tarifaire est peu modifiée, des nouveautés sont annoncées, dont la hausse du tarif, le déplacement des heures creuses et de nouvelles options tarifaires. Ces dispositions entreront en vigueur pour une durée de 4 ans à partir du 1er août 2025. Une exception : l’évolution tarifaire a d’ores et déjà été anticipée au 1er février pour profiter de la baisse du prix de gros de l’électricité sur les marchés.

L’augmentation du niveau de tarif

Pour faire face aux besoins croissants d’investissement, le tarif du TURPE 7 est augmenté de 7,7 % dès le 1er février 2025.
L’objectif : financer la hausse des investissements portés par les gestionnaires des réseaux publics d’électricité. Ainsi, RTE annonce 6,2 milliards d’euros d’investissement en 2028 contre 2,1 milliards d’euros en 2023. Enedis ambitionne de 5 à 7 milliards d’euros sur cette même période.

Ces investissements répondent aux enjeux de la transition énergétique. Ils doivent notamment permettre de :

  • Répondre à l’augmentation croissante des demandes de raccordements liées au développement des énergies renouvelables décentralisées et des infrastructures de recharge électrique. La CRE anticipe une augmentation de 6 % par an des besoins sur la durée du TURPE 7.
  • Réduire la vulnérabilité des réseaux électriques au changement climatique, notamment via le renforcement du plan « aléas climatiques » d’Enedis et de la stratégie d’adaptation accélérée des lignes aériennes de RTE.
  • Poursuivre le développement des énergies renouvelables décarbonées avec RTE et son programme ambitieux de développement des parcs éoliens en mer.

L’évolution de la structure tarifaire du TURPE

La structure tarifaire désigne la façon dont les coûts de réseaux sont affectés aux différentes catégories d’utilisateurs. Elle maintient l’équité du réseau en répercutant à chacun les coûts qu’il génère en fonction de ses caractéristiques de consommation.

Globalement, le TURPE 7 confirme la structure tarifaire du TURPE 6. Quelques grands changements sont néanmoins annoncés.

Le placement des heures creuses l’après-midi

Pour le consommateur, le déplacement d’heures creuses l’après-midi est la principale révolution du TURPE 7. Ce changement vise à encourager la consommation d’électricité aux heures où la production photovoltaïque est la moins chère et la plus abondante.

Shéma nouveau placement des heures creuses

Source : Nouveau placement des heures creuses – Annexe Communiqué de presse TURPE 7 – CRE

Les grands principes proposés sont les suivants :

  • Maintenir le nombre actuel d’heures creuses à 8, dont au moins 5 la nuit.
  • Fixer au moins 2 heures creuses l’après-midi sur la plage 11 h – 17 h, a minima l’été du 1er avril au 31 octobre.
  • Exclure certaines plages horaires du dispositif des heures creuses, pendant lesquelles l’équilibre offre-demande est menacé.
  • Poursuivre l’adaptation des heures creuses aux contraintes locales d’offre et de demande.

Le déplacement des heures creuses entrera en vigueur progressivement à partir de l’automne 2025 et jusque fin 2027, afin de permettre la modification progressive des compteurs. Les consommateurs seront informés par leur fournisseur d’électricité au moins un mois avant.

Exemples de placement des heures creuses

Source : Exemples de placement des heures creuses (HC) – Annexe Communiqué de presse TURPE 7 – CRE

Des surcoûts financiers pour les compteurs électriques ancienne génération

Le TURPE 7 prévoit des surcoûts financiers pour les consommateurs qui ont fait le choix de ne pas s’équiper d’un compteur Linky.
2,1 millions d’utilisateurs sont concernés.

À compter du 1er août 2025, ils devront payer 6,48 euros tous les deux mois pour couvrir les coûts de relève. 4,14 euros supplémentaires seront facturés tous les deux mois aux consommateurs qui ne communiquent pas leur index d’électricité ou ne répondent pas aux demandes de rendez-vous de relève.

Une option tarifaire soutirage / injection

Le TURPE 7 ajoute une option tarifaire soutirage / injection. L’objectif : favoriser l’utilisation des capacités de stockage des batteries pour ajouter de la flexibilité au réseau et équilibrer l’offre et la demande d’électricité.

Le principe est simple. Lors des pics locaux de consommation, il s’agit d’inciter les consommateurs équipés de batteries à injecter sur le réseau une part de l’électricité stockée pour aider à couvrir la demande. Inversement, ils seront encouragés à ne pas injecter – voire à soutirer de l’électricité au réseau –, lorsque l’offre d’électricité est au plus haut.

Des principes de régulation incitatifs

Le TURPE 7 renforce les incitations et mécanismes de régulation, en fixant trois priorités aux gestionnaires de réseaux :

  • Réduire les délais de raccordement (par exemple via un système de bonus-malus) pour accompagner l’électrification des usages et les énergies renouvelables.
  • Améliorer l’efficacité des investissements tout en maîtrisant les coûts.
  • Encourager le recours aux sources de flexibilité pour optimiser les coûts d’exploitation et renforcer l’équilibre entre l’offre et la demande d’électricité.

Pour conclure

Le TURPE 7 répond aux enjeux d’adaptation des réseaux d’électricité face aux défis climatiques et énergétiques. L’enjeu : préserver un juste équilibre entre efficacité du réseau et coûts pour le consommateur.

Face à l’augmentation du TURPE, Sirenergies aide les entreprises et collectivités à analyser leur profil énergétique. Optimiser le coût du TURPE est possible en jouant sur les caractéristiques de consommation (puissance souscrite, tension de raccordement, dépassements de puissance, version tarifaire, etc.).

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Les réponses à vos questions

Mon entreprise peut-elle tirer profit des nouvelles Heures Creuses (11h-17h)?

Absolument. La réforme des heures creuses vise à absorber la surproduction solaire en milieu de journée. Les créneaux d'heures creuses se déplacent progressivement vers la plage 11h00 – 17h00, notamment en été. C'est une opportunité majeure pour les sites industriels ou tertiaires capables de flexibilité.

Conseil stratégique :

  • Pilotage de la charge : Si vous avez des processus énergivores (fours, broyeurs, recharge de flotte de véhicules électriques, production de froid), déplacez leur fonctionnement sur la pause méridienne. L'électricité y sera moins chère et moins carbonée.
  • Autoconsommation : C'est le moment idéal pour coupler cette tarification avec une installation photovoltaïque en toiture ou en ombrière de parking. Vous effacez votre consommation réseau au moment où le tarif serait le plus avantageux, ou vous profitez des prix bas du réseau si votre production ne suffit pas.

Fin de l'ARENH au 31 décembre 2025 : comment sécuriser mon budget énergie pour 2026?

La fin de l'ARENH (Accès Régulé à l'Électricité Nucléaire Historique) marque l'arrêt de la fourniture d'électricité à prix fixe garanti (42 €/MWh).
Dès le 1er janvier 2026, les entreprises sont exposées aux prix de marché, mais deux nouveaux mécanismes de régulation prennent le relais, bien que leur logique soit différente :

  1. Le Versement Nucléaire Universel (VNU) : Ce n'est pas un tarif d'achat, mais un mécanisme de redistribution a posteriori. Si les prix de marché de l'électricité nucléaire dépassent un certain seuil (environ 78 €/MWh selon les estimations pour 2026), EDF reversera 50 % des revenus excédentaires aux consommateurs. Attention : Si les prix de marché restent modérés (sous les 78 €/MWh), le VNU ne se déclenche pas. Il agit comme une assurance contre les flambées extrêmes, pas comme un tarif bas garanti.
  2. Les CAPN (Contrats d'Allocation de Production Nucléaire) : Réservés aux industriels électro-intensifs, ces contrats de long terme (10-15 ans) permettent de réserver une part de la production nucléaire en échange d'une participation aux coûts du parc. Ils offrent une visibilité sur le long terme pour 50 à 70 % des volumes consommés.

Conseil stratégique : Ne comptez pas sur le VNU pour réduire votre facture en 2026 si les marchés restent stables. Auditez vos contrats dès maintenant pour intégrer une part de prix fixe ou explorer des "Power Purchase Agreements" (PPA) pour sécuriser vos coûts sur le long terme.

Les réponses à vos questions

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