

Virginie
LEFÈVRE
Rédactrice Sirenergies
Table des matières
February 28, 2024
5
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La transition énergétique est l’un des défis les plus importants de ce siècle. Il est impératif pour nos sociétés de développer des moyens de production renouvelables d'électricité. Cependant, l’intégrité du réseau électrique repose sur un équilibre fragile qu’il faut préserver à chaque instant.
La multiplication des éoliennes et des panneaux photovoltaïques induit une complexité supplémentaire pour les gestionnaires de réseau. La nature intermittente de ces centrales de production complexifie la prévision de leurs productions. La gestion de ces actifs nécessite de se doter de nouvelles solutions afin de gérer ces évolutions structurelles du secteur de l'énergie.
C’est alors que le rôle d’agrégateur prend tout son sens. Il s’agit d’un intermédiaire, chargé d’agréger des productions diverses et diffuses pour les valoriser sur le marché de l’énergie. Il agit comme un intermédiaire entre le producteur et la bourse d'électricité.
Le nom d’agrégateur fait référence au fait que cet intermédiaire doit obtenir auprès du réseau de RTE des agréments pour exercer différentes activités : opérateur d’effacement électrique, responsable d’équilibre, acteur d’ajustement… Il entre ainsi en contact avec plusieurs producteurs d'énergie renouvelable, ou avec des industriels qui disposent de capacité de flexibilité.
Les opérateurs de flexibilités sont de différentes natures, de nombreuses entreprises industrielles disposent de moyens de couper leur consommation d'électricité à la demande. Il peut être intéressant financièrement de répondre à des signaux envoyés par le gestionnaire de réseau ou un tiers (l’agrégateur) et d'être rémunéré pour ce service.
La mise en place de ce système ainsi que la valorisation sur les marchés annexes est une opération complexe, maîtrisée par les agrégateurs.
Ces experts du marché de l'électricité se chargent également de valoriser des actifs de production d'électricité en permettant à un producteur disposant de peu de centrales de valoriser son énergie sur les marchés à moindre coût. Cela représente un avantage non négligeable pour le producteur : s’affranchir des règles d’accès aux marchés qui sont complexes. Ils signent pour cela un contrat d’agrégation d’électricité, ainsi que différents contrats avec les gestionnaires de réseaux.
Ainsi, en agrégeant ces différentes capacités électriques, les agrégateurs peuvent répondre aux besoins de RTE de manière significative en activant les offres de leurs différents clients à la hausse ou à la baisse.

L’évolution de nos modes de production et de consommation d'électricité va mettre à rude épreuve nos systèmes électriques. Aujourd’hui, c’est le gestionnaire de réseau qui assume cette tâche, et répercute ses différents coûts aux clients finaux par le biais du TURPE.
Les énergies renouvelables vont accentuer l’imprévisibilité du côté de la production, mais nos nouveaux usages (data center, véhicule électrique, objets connectés…) vont également agir du côté de la consommation. Les calculs relatifs à la prévision de production électrique risquent de se complexifier. Les gestionnaires de réseaux vont devoir se doter de nouveaux moyens afin d’éviter les black-out électriques.
De manière générale, l'électrification de nos usages va augmenter les volumes d'électricité qui transitent par le réseau, et ainsi renforcer le besoin d’innovation dans ce secteur. Les agrégateurs sont ainsi là pour jouer ce rôle d’intermédiaire et de facilitateur entre les différents acteurs de marchés.
Les récentes perturbations sur les marchés de l'électricité renforcent le besoin d’expertise pour effectuer ces opérations ; il est évident que ce rôle va prendre de l’ampleur dans les années à venir.
Le métier d’agrégateur se scinde grossièrement en deux parties :

Les énergies renouvelables se développent partout dans le monde, et il en existe différents types (solaire, éolien…). Ces moyens de production ne fonctionnent pas toujours au même moment.
Il est crucial, pour le système électrique, de réussir à les utiliser et à les valoriser au meilleur moment. Pour pouvoir être significatif, les agrégateurs vont réunir un maximum de capacité à travers le réseau ; ils créent ainsi des virtual power plants (VPP) qui représentent l’agrégation de plusieurs centrales de production.
Cette activité ne va faire que croître dans les années à venir, car elle représente une solution aux futurs problèmes d’envergure de gestion du réseau.
L’activité d’agrégation va jouer un rôle essentiel également dans les prévisions financières de dépenses et d’investissement. L’agrégateur va acheter à un prix défini à l’avance la production d’une installation renouvelable et la revendre directement à des clients (contrat PPA par exemple), ou sur la bourse de l’électricité.
Ainsi, il sécurise le producteur qui peut établir des prévisions financières correctes et attirer de futurs investisseurs. Cette activité permet de répondre à un besoin technique important (stabilité du réseau) et permet d’introduire des innovations dans le secteur (l’utilisation des technologies du big data…).
Il existe aujourd’hui plusieurs sociétés en France qui proposent ces services d’agrégation. On peut citer Agregio, filiale d’EDF, GazelEnergie, Eqinov, Hydronext ; des sociétés aux profils différents mais toutes convaincues de l’avenir de cette activité.
Les technologies du big data sont essentielles dans ce genre de processus temps réel ; les choix techniques faits par ces entreprises seront déterminants dans leurs positionnements demain.
Les services et différentes techniques d’étude de la donnée évoluent tous les jours, la transition énergétique n’échappera pas à cette tendance. Les énormes progrès réalisés dans le domaine de l’intelligence artificielle nous laissent entrevoir un avenir radieux à ces activités qui nécessitent des algorithmes et des techniques avancées pour fonctionner et être efficientes.
Pour aller plus loin, n'hésitez pas à lire notre article sur les dispatchers d'électricité.

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Le €/MWh est une unité de prix utilisée sur les marchés de gros, tandis que le kWh est l’unité visible sur vos factures.
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La puissance souscrite doit être calculée en fonction du profil de consommation et des usages (chauffage, process industriels, équipements tertiaires). Une analyse fine permet d’assurer l’adéquation entre besoin réel et contrat.
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Ce sont des signaux envoyés par RTE lors des périodes de tension sur le réseau électrique. L’outil Sirenergies vous informe en temps réel pour anticiper vos usages.
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Une facture se compose de plusieurs éléments : consommation, part fournisseur, taxes et contributions. L’analyse de chaque ligne permet d’identifier d’éventuelles erreurs et de vérifier la cohérence avec le contrat signé.
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Un appel d’offres permet de mettre en concurrence plusieurs fournisseurs d’électricité et de gaz afin d’obtenir des conditions contractuelles optimisées. C’est une démarche transparente qui permet de choisir l’offre la plus adaptée aux besoins budgétaires et techniques de l’organisation.
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L’industrie est concernée par la TICFE, la TICGN et d’autres contributions qui peuvent représenter une part importante des factures. Sirenergies identifie les cas d’exonération et accompagne les démarches pour en bénéficier.
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Parmi les taxes figurent la TICFE, la TICGN, la CTA, la CJA et le TURPE. Elles représentent une part significative de la facture et varient selon les profils de consommation. Bien les comprendre est essentiel pour optimiser les coûts.
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Les exploitations sont soumises à des taxes comme la TICFE ou la TICGN. Sirenergies vérifie leur application, identifie les cas d’exonération et accompagne les démarches pour réduire la charge fiscale.

