Virginie
LEFÈVRE
Rédactrice Sirenergies
Table des matières
Performance énergétique : comment lier production et durabilité dans l’industrie ?
October 8, 2025
6
min de lecture
L’industrie peut-elle rester compétitive tout en améliorant sa performance énergétique ?
Cette équation complexe est au cœur d’un avenir durable et résilient, tant l’industrie pèse sur la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre.
C’est aussi la clé pour préserver son indépendance énergétique dans un monde sous tension.
Si la décarbonation industrielle reste un défi, des signaux d’espoir émergent.
Entre solutions concrètes, innovations, politiques incitatives et coopérations, la transition est en marche et révèle une réalité encourageante : allier production, durabilité et performance énergétique est possible pour toutes les industries, quels que soient leur taille et leur secteur d’activité.
La performance énergétique – ou efficacité énergétique – désigne la capacité d’une industrie à réduire sa consommation d’énergie, sans compromettre sa productivité, ni la qualité et la continuité de sa production.
La performance énergétique valorise l’entreprise : elle améliore son bilan carbone, renforce son image environnementale, séduit les clients, attire les investisseurs, capte et fidélise les talents.
Au cœur de l’attention des parties prenantes, elle s’inscrit pleinement dans le "E" de la RSE (Responsabilité Sociétale et Environnementale) et des critères extra-financiers ESG (Environnement, Social, Gouvernance). Elle est aussi scrutée par les donneurs d’ordres pour préserver le scope 3 de leur bilan carbone.
"Des efforts encourageants mais des marges de progrès encore importantes" : c’est ainsi que l’on pourrait résumer le bilan de la performance énergétique de l’industrie en France. Un constat nuancé mais néanmoins prometteur dans un monde où l’industrie peine à se décarboner.
Avec 283 TWh consommés en 2023, l’industrie représente 19 % de la consommation énergétique nationale.
En un an, sa consommation a diminué de 5,2 %, confirmant la tendance à la baisse observée depuis 2011 (- 1,7 % en moyenne chaque année). Si cette évolution traduit les efforts de performance énergétique de l’industrie, elle reflète aussi une réalité moins réjouissante : le recul de l’activité industrielle.
L’intensité énergétique – c’est-à-dire le rapport entre consommation d’énergie et valeur ajoutée -, éclaire mieux les progrès réalisés. Entre 1990 et 2023, cet indicateur a chuté de 35 % dans l’industrie française.
Pourtant, la France reste au-dessus de la moyenne européenne, avec 954 MWh par million de dollars, contre 872 pour l’Union européenne.
Le mix énergétique de l’industrie française est largement dominé par l’électricité (37%) et le gaz naturel (36%), suivis du pétrole (10%), de la chaleur (8%), des énergies renouvelables (7%) et du charbon (2%).
Ce profil place la France parmi les pays les plus avancés dans la transition énergétique industrielle, à rebours d’un paysage mondial largement dominé par les énergies fossiles.
En France, l’industrie représente 17 % des émissions de gaz à effet de serre.
En 2023, elle a émis 65 millions de tonnes équivalent CO2, soit une baisse de 54 % depuis 1990.
Un secteur fait exception : la construction, dont les émissions ont augmenté de 3 % sur la même période.
Ces résultats classent la France parmi les bons élèves dans le monde. Avec 9 Gt de CO2 émis en 2022 (soit +70 % depuis 2000), l’industrie pèse pour un quart des émissions mondiales.
Ces chiffres soulignent une réalité : la difficulté du secteur industriel à se décarboner, liés à des procédés de transformation très polluants.
En France, la chimie, les minéraux non métalliques (ciment, chaux, verre, plastique...), les matériaux de construction, la métallurgie et l’agroalimentaire concentrent 80 % des émissions industrielles.
En France et dans le monde, les États multiplient les initiatives pour accompagner l’industrie vers un modèle énergétique plus sobre et résilient.
La décarbonation de l’industrie s’inscrit dans le cadre international du scénario Net Zero Emission (NZE). Issu des Accords de Paris, il vise le zéro émissions carbone d’ici 2050 pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C.
En Europe, le paquet législatif Fit for 55 fixe une première étape-clé : réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55 % d’ici 2030.
La France décline cet objectif via la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC) qui prévoit d’atteindre la neutralité carbone en 2050.
En France, la dynamique de décarbonation et de performance énergétique de l’industrie est lancée.
Soutenue par une politique incitative, elle repose sur plusieurs mesures phares :
La consommation énergétique volumineuse de l’industrie n’est pas une fatalité. Entre solutions simples, facilement accessibles, et innovations technologiques, la performance énergétique devient une réalité concrète pour toutes les industries.
L’audit énergétique, l’isolation thermique des bâtiments, le remplacement des équipements énergivores et la sobriété énergétique sont les quatre socles d’une démarche de réduction des consommations efficace. La bonne nouvelle ? Ils sont accessibles à toutes les entreprises.
Le pilotage énergétique au quotidien permet d’aller encore plus loin. Grâce à des compteurs et capteurs IoT (Internet des objets), la gestion intelligente de l’énergie offre une vision en temps réel des consommations, facilite la détection des anomalies et optimise le pilotage des équipements. À la clé : une réduction de la consommation d’électricité estimée entre 10 et 30 %.
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Les processus industriels sont particulièrement énergivores, notamment ceux de réfrigération ou de montée en haute température. Pour améliorer leur performance énergétique, deux leviers issus de la thermodynamique sont essentiels :
La maintenance prédictive est un autre atout pour améliorer la performance énergétique de la production. Grâce à l’IoT et l’Intelligence Artificielle (IA), elle anticipe les pannes, réduit les arrêts et maintient la performance des équipements. Plus largement, l’IA peut aussi modéliser les besoins de consommation, ajuster les flux d’énergie et éviter les gaspillages.
Décarboner l’industrie est une priorité du plan France 2030.
L’objectif : remplacer les énergies fossiles par des sources renouvelables et bas-carbone. Trois technologies de rupture sont particulièrement encouragées :
L’État soutient cette décarbonation, via les contrats de transition énergétique signés avec les 50 sites industriels les plus émetteurs de CO2 (ArcelorMittal, TotalEnergies, Solvay, Naphtachimie, etc.) L’ADEME porte aussi plusieurs Appels à Projets, dédiés aux Zones Industrielles Bas Carbone ou à l’Innovation Hydrogène.
La décarbonation implique une nécessaire modernisation des réseaux, pour intégrer les énergies renouvelables et bas-carbone. En France, NaTran, GRDF ou Teréga travaillent activement à l’adaptation des infrastructures existantes et au développement de nouveaux réseaux pour transporter l’hydrogène et le biométhane.
À l’échelle européenne, un vaste projet de dorsale hydrogène est en cours de déploiement, associant 28 pays. En parallèle, des réseaux régionaux émergent pour connecter les producteurs des sites industriels consommateurs, comme dans la région du Rhin, à Dunkerque ou dans le bassin de Fos-Marseille.
Répondre aux enjeux énergétiques exige de l’industrie des solutions à grande échelle, souvent basées sur des technologies encore innovantes, expérimentales et coûteuses. Cette transformation ne peut se faire seule : elle repose sur une collaboration étroite entre industriels et énergéticiens.
De nombreux projets en témoignent. On l’observe dans le déploiement de centrales solaires sur les sites industriels (Toyota, TRA-C Industrie, Baudin…) ou dans des projets pilotes menés dans les zones industrielles. À Fos-sur-Mer, le démonstrateur Jupiter 1000 associe producteurs, transporteurs et industriels pour tester la production, le stockage, l’injection et la consommation d’hydrogène vert.
La même logique sous-tend les projets de captage et stockage du CO2 (CCUS). À Saint-Nazaire, Elengy travaille avec plusieurs industriels pour capter et acheminer le CO2 vers les zones de stockage géologique.
La transition vers une industrie plus durable passe aussi par une évolution des pratiques internes et le développement d’une culture de la durabilité, à tous les niveaux de l’entreprise.
+ CTA : Au-delà des grands projets, la performance énergétique se joue aussi dans les choix quotidiens. Avec Sirenergies, bénéficiez d’un accompagnement de proximité pour co-construire des solutions concrètes sur-mesure, en phase avec vos enjeux de terrain.
Pour conclure…
Lier performance énergétique et compétitivité industrielle est un défi ardu. Mais il est aujourd’hui à la portée de toutes les industries grâce à des solutions concrètes accessibles et des technologies innovantes. Quels que soient sa taille et son secteur d’activité, chaque industrie peut renforcer sa résilience et sa durabilité, tout en préservant sa production.
Si la route vers la neutralité carbone est encore longue et semée d’embûches, les progrès actuels prouvent que la transition est engagée. Vous souhaitez rejoindre le mouvement ? Sirenergies vous accompagne pour imaginer des solutions concrètes à votre échelle et transformer votre industrie en industrie durable et performante.
L’industrie est concernée par la TICFE, la TICGN et d’autres contributions qui peuvent représenter une part importante des factures. Sirenergies identifie les cas d’exonération et accompagne les démarches pour en bénéficier.
Parmi les taxes figurent la TICFE, la TICGN, la CTA, la CJA et le TURPE. Elles représentent une part significative de la facture et varient selon les profils de consommation. Bien les comprendre est essentiel pour optimiser les coûts.
Le sourcing offre une meilleure visibilité sur le marché et favorise la sélection de contrats compétitifs. Il contribue à réduire les risques liés à la volatilité des prix et à optimiser le budget énergie.
Les bénéfices incluent une réduction directe des factures, une anticipation budgétaire renforcée et une meilleure maîtrise des consommations. Les entreprises gagnent en visibilité et en efficacité grâce à des outils adaptés.
Certaines entreprises peuvent obtenir une exonération partielle ou totale de la TICFE ou de la TICGN, en fonction de leur activité et de leur intensité énergétique. L’accompagnement d’un expert permet d’identifier les critères d’éligibilité et de monter le dossier.
Un dépassement de puissance entraîne des pénalités financières et peut impacter le dimensionnement du contrat. Ajuster correctement la puissance souscrite permet d’éviter ces coûts supplémentaires.
Une facture se compose de plusieurs éléments : consommation, part fournisseur, taxes et contributions. L’analyse de chaque ligne permet d’identifier d’éventuelles erreurs et de vérifier la cohérence avec le contrat signé.
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Nous croisons systématiquement plusieurs sources reconnues (publications officielles, organismes spécialisés, presse économique) afin d’assurer la fiabilité des contenus.
Les entreprises accompagnées par Sirenergies peuvent choisir de témoigner de leur expérience. Avec leur accord, leur retour d’expérience est publié sur notre site et intégré à notre base de références.