

Virginie
LEFÈVRE
Rédactrice Sirenergies
Table des matières
April 17, 2024
5
min de lecture

En ce début d’automne 2021, en France, nous avons battu un record historique. Malheureusement, il ne s’agit pas des Jeux Olympiques de Tokyo, mais d’un sujet autrement sérieux. En effet, les prix de l’électricité culminent à un niveau jamais atteint.
La barre symbolique des 100 €/MWh a été dépassée à plusieurs reprises. Cette situation mondiale risque de faire exploser la facture des entreprises et des ménages français.
Le gouvernement français est en alerte sur ce sujet très sensible. Le Premier ministre Jean Castex a annoncé une série de mesures visant à réduire l’impact de ces variations sur le pouvoir d’achat des Français. À titre d’exemple, le bouclier tarifaire, le chèque énergie ainsi que des discussions autour d’une potentielle réduction de la TVA sur l’énergie.
Mais pourquoi le prix de l’électricité augmente-t-il de manière stratosphérique ces derniers mois ? Il s’agit en réalité de la conjonction de plusieurs événements. L’ensemble des prix de l’énergie connaît une hausse sans précédent.
Les prix du gaz, du pétrole ainsi que du charbon réagissent de manière corrélée. Ce sont des marchés interdépendants. Par exemple, une hausse des prix du pétrole provoque souvent une hausse des autres indicateurs.
Contrairement à d’habitude, l’or noir n’est pas responsable des variations que l’on constate aujourd’hui. Comme nous allons le voir, la reprise d’activité post-Covid ainsi que les prix du gaz ou le CO2 sont les grands responsables des prix actuels.

Si l’on veut comprendre cette hausse des prix de l’électricité, il faut s’intéresser aux marchés du CO2. En effet, le prix du CO2 explose depuis quelques années. Le prix des quotas d’émissions de CO2 entraîne dans son sillon le prix de l’électricité.
En effet, le marché du CO2 avait des problèmes d’efficacité jusqu’en 2018. Ce système de quotas est censé réduire et inciter les pollueurs à réduire leurs émissions. Cependant, il disposait jusque-là d’un nombre trop important de quotas à disposition sur le marché.
L’instauration d’une réserve de stabilité a permis de réduire le nombre de quotas présents sur le marché du CO2. Mécaniquement, le prix du CO2 a connu une augmentation importante. Les producteurs d’électricité, qui doivent acheter autant de quotas que d’émissions, répercutent cette hausse sur leurs prix. C’est pour cette raison que les prix de l’électricité ont augmenté durant le premier semestre 2021.
Actuellement, le facteur le plus impactant des prix de l’électricité est le prix sur les marchés de gros du gaz.
Il y a plusieurs facteurs qui expliquent cette hausse des tarifs. Tout d’abord, la reprise d’activité post-Covid est un des facteurs explicatifs importants. Les centrales nucléaires reprennent leurs activités, mais ne sont pas à leur niveau optimal. La demande de gaz augmente, mais, en parallèle, la production de gaz n’est pas encore à son niveau maximal.
Le nouveau gazoduc Nord Stream 2 est encore en cours de certification et l’offre se fait donc encore rare. Les analystes estiment que son inauguration devrait permettre de faire retomber les prix.
La forte demande de gaz naturel liquéfié (GNL) venant notamment des pays asiatiques est également l’un des facteurs d’augmentation des prix.
Tous ces événements provoquent une hausse des prix du gaz naturel. Il faut alors rappeler que le prix du gaz est l’un des drivers des marchés de l’électricité. En effet, pour satisfaire la demande des Français, on appelle successivement des moyens de production d’électricité.
Tout d’abord le renouvelable, le nucléaire, ensuite les centrales à gaz et au charbon. Ces centrales sont classées par ordre de coûts de production. On appelle de la centrale la moins chère à la plus chère. Et c’est le coût de production de cette dernière centrale appelée qui fait littéralement le prix de marché. C’est ce qu’on appelle le Merit Order.
Généralement, lorsque la demande est forte, c’est donc le coût des centrales à gaz qui est retenu. Ainsi, une hausse du prix du gaz entraîne fatalement une hausse des coûts de l’électricité, car le prix du combustible utilisé pour produire de l’électricité (le gaz) flambe.
Cette hausse de prix se répercutera également sur les tarifs réglementés de vente pour les particuliers et ne touche pas que les professionnels.
Tout d’abord, il faut rappeler que les stratégies de management de l’énergie (SME) sont des stratégies de long terme. Généralement, les contrats d’électricité pour les entreprises se discutent une voire plusieurs années en avance avec leurs fournisseurs d’électricité.
Certes, il existe certaines offres de fourniture qui laissent « courir » une partie des volumes d’électricité sur les marchés de court terme. On signe le contrat à l’avance, mais il faut rester attentif aux variations de prix. Mais c’est un risque anticipé qui fait partie de la stratégie de l’entreprise.
La démarche de couvrir ses volumes d’électricité en avance permet de fixer un budget et de ne pas être sensible à ces envolées de prix. L’anticipation est une notion clé dans les achats d’énergie.
Tout cela va dépendre du type de contrat signé par l’entreprise. Cependant, il existe des clauses qui peuvent permettre de réduire l’impact de ces hausses de facture. Par exemple, la clause de rachat de droits ARENH. Malgré un écrêtement chaque année plus important, l’ARENH peut permettre de réduire les hausses de prix (42 €/MWh contre plus de 100 € aujourd’hui).
La stratégie contractuelle mise en place permet d’être à l’abri de ces évolutions de prix ou, du moins, d’en maîtriser le risque.
Il existe d’autres moyens par lesquels il est possible de réduire sa dépendance vis-à-vis du réseau public d’électricité. En effet, il est possible de souscrire à des contrats d’achat de long terme d’énergie.
Il existe des producteurs d’origine renouvelable qui acceptent d’être rémunérés à un prix fixé d’avance : c’est ce qu’on appelle le Power Purchase Agreement (PPA). Cela leur permet d’être sûrs de leurs revenus tout en garantissant un approvisionnement pour le client. Généralement, cette production est d’origine renouvelable.
Ces contrats de long terme représentent une alternative à un sourcing 100 % marché.
Encore une fois, il s’agit de contrats signés à l’avance, l’anticipation est un facteur clé dans les achats d’énergie.

Source : Meeco
Il est également possible de produire sa propre électricité. En effet, pour se passer du réseau électrique (et donc indirectement des hausses de prix), il est possible de produire son électricité à partir d’installations photovoltaïques.
Ces projets d’autoconsommation permettent d’augmenter son indépendance énergétique tout en réduisant ses coûts. Encore une fois, il s’agit d’un projet à mettre en place, mais dont le délai de mise en œuvre est relativement court. Cela participe également au développement des énergies renouvelables.
En conclusion, nous pouvons rappeler que les achats d’énergie nécessitent une étude de long terme afin de mettre en place une stratégie de coûts. Il est primordial d’être accompagné dans cette démarche d’un conseil ayant une expertise sur le sujet. Il sera nécessaire de suivre les évolutions de prix dans les mois à venir. L’hiver risque d’être tendu sur les marchés européens.
Les prix de l’électricité, du gaz et du CO2 évoluent tous les jours et sont importants à suivre pour acheter au meilleur moment.
Au-delà de vous accompagner dans vos optimisations énergétiques, notre vision est de vous donner cette transparence en temps réel. Les données de prix vous permettent de prendre de meilleures décisions pour votre entreprise.

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