Virginie
LEFÈVRE
Rédactrice Sirenergies
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Comment l'électricité est-elle produite sur les îles (ZNI) ?
February 7, 2024
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La France dispose de plusieurs territoires à travers le monde, très différents les uns des autres en termes de sources d’énergie. La politique énergétique française est définie par une forte solidarité.
Pour illustrer, en ce qui concerne le TURPE (Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Électricité), les coûts des réseaux électriques sont tous mutualisés, entre le territoire métropolitain et ceux d’outre-mer. C’est ce qu’on appelle la péréquation tarifaire.
Pourtant, les coûts de production de l'électricité et d’utilisation des réseaux ne sont pas les mêmes. Ces territoires sont appelés des Zones Non Interconnectées et nous allons voir de quelle manière leurs caractéristiques climatiques et géographiques impactent leurs systèmes énergétiques.
Les zones non interconnectées (ZNI) sont les territoires français non reliés au réseau électrique métropolitain continental. Ces territoires sont les suivants :
Source : CRE
À noter que la Polynésie française et la Nouvelle-Calédonie disposent d’un autre statut et ne sont donc pas des ZNI.
Dans ces territoires, le coût de production de l'électricité est souvent plus cher qu’en métropole, mais il peut varier de manière importante d’une île à l’autre. De plus, ces territoires manquent d’interconnexions, ce qui augmente la tension sur le réseau électrique.
Bien souvent, la petite taille des systèmes électriques nécessite de recourir à des solutions technologiques émettrices de CO2 (charbon, groupes électrogènes…). C’est la raison pour laquelle ces territoires disposent d’une régulation particulière.
La péréquation tarifaire assure une égalité des coûts payés au titre de l’utilisation des réseaux entre les clients, peu importe leur situation géographique. Il s’agit là de l’un des principes qui structurent le TURPE.
Ce sont les charges de service public de l’énergie (CSPE) qui compensent la différence de coût entre les régions.
Au-delà de ces caractéristiques tarifaires, ces différents territoires peuvent, grâce à la réglementation européenne, s’affranchir de certaines règles. Ils peuvent ainsi créer un cadre réglementaire particulier qui leur est propre. Dans la loi, ces territoires peuvent être considérés comme de « petits réseaux isolés » et ainsi s'affranchir de la règle de dissociation des gestionnaires de réseaux aux entreprises intégrées d’électricité (en France ENEDIS est séparé d’EDF).
Actuellement, les ZNI importent de manière importante des énergies fossiles pour alimenter les différents sites de consommation et leurs clients.
Comme pour tout système électrique, ces petits réseaux se doivent d’équilibrer l'offre et la demande en temps réel.
Généralement, les technologies de pointe, c'est-à-dire celles qui peuvent répondre à une demande importante de manière rapide, sont souvent d’origine fossile (à l’image des turbines à fioul qui ne nécessitent ni vent ni soleil). Cela peut compenser les défauts de production insulaires qui peuvent survenir dans ces territoires.
Les ZNI sont donc en grande majorité dépendantes du gaz, du charbon et du fioul importés, plus qu’en métropole où la technologie nucléaire est majoritaire.
La transition énergétique est donc un enjeu important pour ces îles, qui sont les plus exposées aux effets du réchauffement climatique.
L’enjeu de la transition énergétique est donc de taille. Ces territoires disposent parfois d’un potentiel intéressant en termes d’énergies renouvelables, et cela leur permettrait d'accroître leur autonomie énergétique.
La loi relative à la transition énergétique (nᵒ 2015-992 du 17 août 2015) a instauré une PPE (Programmation Pluriannuelle de l’Énergie) propre à chaque ZNI.
La programmation pluriannuelle de l’énergie est une véritable feuille de route pour les investissements et le paysage énergétique de demain. Il s’agit d’un outil de pilotage qui est décrit de la manière suivante par le gouvernement :
“Il s'agit d'un document qui exprime les orientations et priorités d’action des pouvoirs publics pour la gestion de l’ensemble des formes d’énergie sur le territoire métropolitain continental, afin d’atteindre les objectifs de la politique énergétique"
Si l’on étudie la PPE de Guyane par exemple, on peut y trouver les éléments suivants :
Dans chacune de ces PPE, il est question de réduire les émissions de gaz à effet de serre, ainsi que de développer les véhicules publics électriques et l’autoconsommation.
Le manque d’interconnexion et de solutions de stockage remet en cause les stratégies 100 % EnR dans ces territoires. Au prix de certains compromis de société et de production d’énergie, le scénario 100 % EnR est réalisable comme le montrent les différentes PPE.
Source : ADEME
Sur le graphique ci-dessus, les scénarios suivants montrent des situations très différentes d’un territoire à l’autre, que ce soit en termes d’investissements, de sources d’énergie ou de coût final de production.
Un des critères importants de réussite de la transition énergétique sera l’autonomie des ZNI vis-à-vis des importations de combustibles. On voit aujourd’hui que des îles comme la Martinique et la Corse sont encore largement alimentées en diesel. L’un des principaux objectifs de cette transition est de s’affranchir de ces moyens de production pour la rendre en accord avec les accords de Paris.
Loin d'être oubliées, les ZNI bénéficient de certaines exceptions et exemptions françaises. Ces territoires participent au rayonnement de la France à travers le monde, il est donc tout à fait logique de les voir intégrés au système national de l'électricité (TRV, TURPE…).
L’avenir nous dira si les choix de politique publique sont aujourd’hui les plus pertinents, car les défis à relever pour ces ZNI sont à la fois ambitieux mais également complexes à faire accepter sur tous les territoires.
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