

Virginie
LEFÈVRE
Rédactrice Sirenergies
Table des matières
April 29, 2025
7
min de lecture

L’Espagne et le Portugal ont connu un blackout, une panne géante lundi 28 avril 2025. Cela a mis l’économie à l’arrêt. La coupure exceptionnelle s’est produite en péninsule Ibérique précisément parce que c’est une péninsule. Des blackouts se produisent très régulièrement en Corse, par exemple, ou encore, comme l’Italie tout entière, sauf la Sardaigne, avait été privée d’électricité le 28 septembre 2003. On a moins de lignes haute tension qui alimentent un territoire lorsqu’il est en péninsule. Donc le réseau sature et saute en cas de problème imprévu.
L’un des principaux objectifs de l’ouverture des marchés est d’éviter les black-outs électriques. On a parfois tendance à l’oublier, mais c’est inscrit dans la première directive européenne sur le sujet.
Au-delà d’offrir un accès aux réseaux sans discrimination, l’Europe souhaite avant tout sécuriser son approvisionnement. Avant de penser aux variations de prix, c’est la sécurité qui prime.
Qu’en est-il aujourd’hui en France ? En tant qu’abonné à Sirenergies, vous n’êtes pas sans savoir que l’électricité ne se stocke pas, en tout cas à grande échelle.
Le gestionnaire de réseau doit sans cesse veiller à l’équilibre production = consommation à chaque instant. L’équilibre du système est fragile, car la prévision des consommations est un exercice complexe.
Il existe de nombreux exemples à travers l’histoire où les moyens mis en œuvre n’ont pas suffi. Les énergies renouvelables, étant intermittentes par nature, complexifient la préservation de cet équilibre.
Le cabinet de conseil et de sourcing en énergies, Sirenergies accompagne les entreprises résolues à optimiser leurs consommations d’électricité et de gaz et à réussir leur transition énergétique.
L’équilibre du système électrique est fragile, comme nous l’avons rappelé en introduction.
Le gestionnaire de réseau n’ayant pas la possibilité de compter sur des stocks d’électricité (comme en gaz), il doit maintenir une équivalence entre la production et la consommation. C’est le travail des dispatcheurs de RTE (Réseau de transport d’électricité) qui assurent cette mission en temps réel.
Le réseau électrique doit donc encaisser en permanence toute la demande d’électricité. En effet, les alternateurs tournent à une fréquence de 50 hertz.
Si la demande dépasse l’offre, alors cette fréquence va chuter ; à l’inverse, si l’offre dépasse la demande, alors la fréquence augmente. C’est donc cet équilibre que surveille RTE, en maintenant la fréquence à 50 Hz.

Source : RTE
RTE prévoit donc à l’avance la demande d’électricité et demande aux producteurs d’ajuster leurs productions en conséquence. Cependant, plusieurs événements peuvent provoquer des dysfonctionnements.
Lorsqu’une ligne électrique n’est plus disponible, l’électricité censée transiter par cette ligne va emprunter un autre chemin. Cela peut créer une surcharge sur une autre ligne. Chaque ligne dispose d’une capacité de transport maximale.
Si le courant dépasse cette limite, il y a surchauffe et la ligne se déconnecte automatiquement du réseau. Cette réaction peut s’enchaîner en entraînant une coupure de nombreuses lignes pour cause de surcharge électrique.
Une surcharge prolongée peut entraîner une dilatation trop importante des lignes électriques et causer leur déformation.
Nous avons vu dans l’histoire des black-outs généralisés avec pour cause une ligne en surchauffe qui, sous l’effet Joule, se dilate et touche un arbre à proximité. À son contact, la ligne se coupe du réseau et la réaction en chaîne s’amorce.
Un des exemples les plus célèbres a eu lieu en Allemagne le 4 novembre 2006. La mise hors tension de deux lignes pour laisser passer un navire a déclenché une coupure généralisée en Europe.
Lorsqu’une centrale nucléaire, par exemple, n’est plus disponible, la tension chute de manière locale.
Cependant, lorsque la tension baisse, cela réduit la capacité de transport des lignes. Cela crée des goulots d’étranglement et donc des surcharges. Ces phénomènes peuvent survenir très rapidement.
En Europe, nous avons ce qu’on appelle un réseau interconnecté. C’est-à-dire que chaque pays est connecté à ses voisins par des lignes électriques. La fréquence est donc gérée au niveau européen.
Si un défaut survient dans une ligne à proximité de la frontière, il est probable qu’une partie des flux se dirigent vers les pays frontaliers. Un incident de grande ampleur peut donc théoriquement plonger dans le noir une grande partie de l’Europe.
Évidemment, cette situation n’est que théorique, car il existe un certain nombre de moyens pour atténuer ces risques.

Nos experts imaginent pour chacun des solutions personnalisées, concrètes et efficaces pour piloter votre stratégie et maîtriser votre budget énergie dans la durée.
En France, RTE dispose de trois types de réserves — primaire, secondaire, tertiaire — pour gérer les déséquilibres entre la production et la consommation.
Chacune de ces réserves dispose d’une puissance en MW et se déclenche si la fréquence du réseau chute.

Les réserves primaires (RP) et secondaires (RS) (dites « services système fréquence ») sont déclenchées automatiquement pour contenir la chute de fréquence. La première démarre en moins de 30 secondes, tandis que la deuxième en moins de 15 minutes.

L’idée est d’empêcher la fréquence de s’effondrer. Ces centrales de production flexibles sont activées par RTE, des contrats en amont ayant déjà été signés avec différents producteurs.
RTE dispose également d’une autre réserve de puissance disponible : il s’agit du mécanisme d’ajustement. Certains acteurs mettent à disposition leurs capacités de production afin d’équilibrer le réseau. Ils sont rémunérés pour ce service.
C’est le TURPE qui vient supporter ces coûts et donc, in fine, l’ensemble des consommateurs français.
Globalement, il existe ce qu’on appelle une « stratégie de défense du réseau ». C’est-à-dire un ensemble de moyens pour éviter les risques de black-out.
Par exemple, la règle du N-K : peu importe l’événement fortuit qui intervient, le réseau doit pouvoir fonctionner avec l’arrêt de plusieurs lignes électriques. C’est pour cette raison que les lignes sont doublées. C’est pour cela que le réseau français est l’un des plus denses en Europe.
Certains gros consommateurs sont d’accord pour couper leur consommation d’électricité à la demande de RTE. Ils sont également rémunérés pour ce service.
En cas de surtension sur le réseau, le gestionnaire peut choisir de couper ces sites industriels de leur électricité. Cela lui donne une marge de manœuvre supplémentaire afin d’éviter le black-out. Durant une vague de froid, le réseau peut retrouver l’équilibre en coupant l’alimentation à de grands consommateurs.
Ce dispositif fut notamment déclenché en janvier 2019 et en 2020 par RTE en France.
Pour en savoir plus, n’hésitez pas à lire notre article : Électricité — Quels sont les scénarios de délestage ?
Aujourd’hui, nous savons qu’à l’heure de la transition énergétique, les énergies renouvelables vont continuer de croître.
Cette tendance de fond au développement des ENR va changer la structure du système électrique en accélérant la mutation d’un système actuel très centralisé en un système largement décentralisé.
À horizon 2030, 40 à 45 % de la capacité installée en Europe devraient être raccordées sur le réseau BT/HTA, contre environ 25 % aujourd’hui, selon les projections de l’ENTSO-E.
Techniquement, cela devrait provoquer une hausse des congestions (surcharge) de certaines lignes et provoquer un refoulement des flux de puissances vers les réseaux de transport d’électricité.
Il est donc important de monitorer ce changement de production ; RTE doit régulièrement faire face à l’absence de MW de puissance électrique issue des énergies renouvelables.
RTE a récemment lancé son projet RINGO, une série de batteries visant à rendre des services au réseau électrique.
Comme le dit RTE : « L’objectif : adapter les moments de stockage/déstockage en fonction de la charge en électricité présente sur le réseau. » Cela peut être une solution de court terme à l’intégration des ENR sur le réseau et éviter les coupures.

À l’heure actuelle, plusieurs pays européens ont connu des attaques terroristes meurtrières. Les services de renseignements évoquent également la possibilité d’une attaque massive de la part de pirates informatiques visant à couper les lignes électriques d’un pays.
C’est un risque à évaluer, car ce genre d’incident peut gravement nuire à l’économie, mais également à la sécurité des citoyens. À l’heure du tout numérique et des smart grids, il est important de préserver l’intégrité de ces systèmes.
On peut imaginer une attaque coordonnée sur un réseau intelligent, permettant de se saisir des nombreuses données et de faire des dégâts considérables.
Les responsables de réseaux français sont unanimes pour rappeler la robustesse du réseau français tout en soulignant que le risque zéro n’existe pas. Mais la France est préparée. On a 29 scénarios d’incident possibles et la procédure en cas de crise. L’électricité, en fait, c’est un numéro d’équilibriste. Il faut réussir à équilibrer la production avec la consommation. Quand la consommation est trop grande, on procède à des délestages, mais il faut aussi éviter de trop produire par rapport à la consommation du moment.
Pour en savoir plus sur l’équilibrage du réseau, n’hésitez pas à lire notre article « Qui est le responsable d’équilibre ? »
Le poste énergie de l’entreprise est désormais sous contrôle avec un budget parfaitement maîtrisé. Électricité de Strasbourg, notre nouveau fournisseur, nous a été recommandé par Sirenergies et répond à notre consommation. Les outils et conseils de Sirenergies nous apportent totale satisfaction dans la gestion au quotidien et également sur le long terme.

Sylvaine PIGEON
DAF
Well-In-Plast
Le service est ultra simple, la prise en charge par l'équipe impeccable. Notre dossier nous a pris un rien de temps à faire, contrat changé en quelques jours et de bonnes économies à la clé.

Charles BOONEN
Partner
Hungry & Foolish
Le cabinet Sirenergies maîtrise les enjeux énergétiques des métiers industriels impliquant des process énergivores et une utilisation intensive des moyens de production. Ils sont engagés à nos côtés pour répondre, dans un contexte tendu, à nos problématiques économiques, techniques et environnementales, par leurs conseils experts et leurs outils de suivi performants.

Cyril ABEGG
Directeur Général
Lamberet
Grâce à Sirenergies, nous avons un interlocuteur dédié qui connait nos enjeux énergétiques et ceux du secteur du transport et du froid. Sa grande disponibilité et son expertise, ont créé une relation de confiance avec un cabinet résolument indépendant et transparent.

Renaud GAUDIN
Directeur de projets
Groupe Antoine
Dès la première année, on a quasiment économisé 20 % par rapport au budget initial du nouveau contrat. En théorie, on avait un budget de 600 000 € avec le nouveau contrat, et grâce à l’optimisation, on est descendus à 450 000 € de coût d’électricité, tout compris.

François CORDIER
PDG
Pom'Ligne
J'apprécie le dynamisme et la créativité de Sirenergies au service de la performance de mes achats en électricité pour le groupe industriel Saica en France.

Alzira DE ALMEIDA
Manager, Saica France
Au-delà de sa compétence sur la gestion quotidienne de notre grand périmètre de sites, le cabinet Sirenergies nous permet d’optimiser nos contrats, par son expertise, sa disponibilité et sa pro activité. La qualité de leur plateforme Pilott améliore également notre autonomie sur le suivi de ce dossier.

Jérôme THOMAS
Directeur des achats groupe
Jacky Perrenot
Grâce à Sirenergies, j’ai pu réduire ma facture énergétique de 5 à 27% suivant les sites. Je peux suivre la consommation de mes 9 magasins facilement chaque jour et échanger avec mon contact Sirenergies régulièrement.

Valérian VEYRES
Franchisé
Manager de 9 magasins : Darty et Monoprix
Grâce à Sirenergies, j’ai réalisé 1 200 € d’économies sur mes factures pour mes deux hôtels, en optimisant mes puissances souscrites et en suivant mes consommations avec l’outil Pilott.

Frédéric WILLIAMS-GOBEAUX
Franchisé
Manager de 2 hôtels Campanile

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Les entreprises tertiaires sont concernées par des taxes comme la TICFE ou la TICGN. Sirenergies vérifie l’exactitude des factures, identifie les exonérations possibles et aide à corriger les erreurs pour réduire durablement les coûts.
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Un dépassement de puissance entraîne des pénalités financières et peut impacter le dimensionnement du contrat. Ajuster correctement la puissance souscrite permet d’éviter ces coûts supplémentaires.
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Parmi les taxes figurent la TICFE, la TICGN, la CTA, la CJA et le TURPE. Elles représentent une part significative de la facture et varient selon les profils de consommation. Bien les comprendre est essentiel pour optimiser les coûts.
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Le €/MWh est une unité de prix utilisée sur les marchés de gros, tandis que le kWh est l’unité visible sur vos factures.
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Un appel d’offres permet de mettre en concurrence plusieurs fournisseurs d’électricité et de gaz afin d’obtenir des conditions contractuelles optimisées. C’est une démarche transparente qui permet de choisir l’offre la plus adaptée aux besoins budgétaires et techniques de l’organisation.
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La puissance souscrite doit être calculée en fonction du profil de consommation et des usages (chauffage, process industriels, équipements tertiaires). Une analyse fine permet d’assurer l’adéquation entre besoin réel et contrat.
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Une facture se compose de plusieurs éléments : consommation, part fournisseur, taxes et contributions. L’analyse de chaque ligne permet d’identifier d’éventuelles erreurs et de vérifier la cohérence avec le contrat signé.
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Les collectivités sont soumises à des taxes comme la TICFE ou la TICGN. Sirenergies analyse les factures, identifie les possibilités d’exonération et corrige les erreurs éventuelles pour réduire la charge fiscale.

