Low-tech : La société de la sobriété

il y a un an   •   6 minutes de lecture

Table des matières

Notre société moderne s’appuie sur un modèle sociétal de plus en plus dépendant de l’utilisation de produits high-tech, gourmands en matières premières et en énergies polluantes.

Dans un monde aux ressources finies mais aux besoins infinis, de nombreuses initiatives voient le jour pour établir un système de consommation pérenne qui soit durable sans pour autant perdre le confort prodigué par les high-tech.

Les "low-tech" (basses technologies) s’inscrivent dans ce courant de pensée avec pour objectif principal la lutte contre le changement climatique.

Qu'est-ce que la low-tech ?

Définition et principes de la low-tech

La "low-tech" (ou "low-technology") se réfère à une approche de la conception et de la création de produits, de systèmes ou de processus qui vise à utiliser des technologies simples, abordables et durables pour répondre à des besoins pratiques. Cela implique l'utilisation de matériaux locaux et disponibles localement, ainsi que la réutilisation et la réparation de produits existants plutôt que de les jeter et de les remplacer.

L'objectif est de favoriser une approche zéro déchets, plus résiliente et plus accessible. En particulier dans les communautés qui ont un accès limité à l'électricité, aux matériaux et aux infrastructures sophistiquées.

Pour certains, un produit est considéré low-tech lorsqu’il requiert un faible apport en capital et un faible coût de transfert des connaissances nécessaires à la fabrication du produit. Pour d’autres, les critères sont plus élémentaires, comme l’absence d’électricité ou d’énergies fossiles pour le fonctionnement de celui-ci.

La low-tech est axée sur sept principes majeurs :

La diminution de la consommation de ressources naturelles

La low-tech vise à offrir des solutions qui limitent la consommation de ressources naturelles. Le concept clé à retenir est la sobriété via le développement de technologies peu ou pas consommatrices de ressources non-renouvelables (produits issus de l’industrie pétrochimique, énergies fossiles…).

La prolongation de la durée de vie des produits

L’utilisation de systèmes robustes créés pour durer le plus longtemps possible. Ces systèmes sont également conçus dans l’optique de pouvoir être réparables et recyclables afin de repartir dans l’économie circulaire. Cela permet de créer une économie résiliente plus apte à évoluer dans un environnement restreint par un manque de ressources matérielles et financières.

L’appropriation des technologies par tous

L’adoption des low-tech permet de réduire la dépendance de la société à des technologies complexes dont seules quelques personnes possèdent l’expertise. Une large partie des innovations low-tech repose sur la création de produits simplifiés à l’extrême nécessitant peu de technologies complexes et des connaissances élémentaires. La notion “do-it-yourself” est très présente.

La création de communautés locales

Grâce à un réseau d’associations et de collectifs, la low-tech se voit également comme un projet social à l’échelle locale/régionale. Les entités low-tech privilégient les échanges de flux locaux (matières premières, énergie) et embrassent une vision globalisée du partage de connaissances et pratiques low-tech. Les notions de coopération et de partage sont essentielles, c’est pourquoi les technologies développées sont majoritairement disponibles en ‘open source’.

Un retour aux bases

Pour atteindre la sobriété, un véritable arbitrage est effectué entre les besoins primaires et secondaires sur la base de 3 critères : la performance, le confort et l’utilité.

Limiter la dépendance externe

La dépendance des communautés locales vis-à-vis de la chaîne de production de hautes technologies (high-tech) est le plus gros challenge à relever. Cette dépendance aux énergies fossiles, aux métaux rares et à la volatilité des prix de marchés rend la société vulnérable.

La low-tech offre une alternative aux failles des systèmes high-tech notamment grâce à un maillage territorial de petites industries locales.

Prendre en compte les limites environnementales locales

La low-tech repose sur des outils sophistiqués qui sont fabriqués localement et qui mobilisent le circuit court pour se procurer les matières premières et les ressources nécessaires. Cela veut dire qu’il n’existe pas de standardisation des procédés low-tech car chaque région satisfait ses besoins en fonction des ressources locales à disposition.

Pourquoi la Low-tech est-elle liée à la sobriété énergétique ?

Moins de consommation d'énergie

La low-tech cherche par définition à réduire au maximum la consommation d’énergie via des technologies innovantes. Que ce soit dans l’acheminement de matières premières, les processus de fabrication ou l’efficience énergétique du produit, le principe de sobriété est appliqué pour atteindre la neutralité carbone.

Selon la low-tech, diminuer notre consommation d’énergie est la seule approche pour une économie décarbonée et durable.

Ce raisonnement se justifie facilement. Prenons par exemple l’électrification des usages, perçue comme la clé de voûte de la transition énergétique. On comprend rapidement que c’est une aberration énergétique et environnementale : utilisation massive de terres rares, explosion de la demande d’électricité que les énergies renouvelables (EnR) ne peuvent satisfaire à elles seules.

Même chose pour l’adoption de l’hydrogène en remplacement du gaz naturel. La quantité d’électricité nécessaire pour satisfaire la demande européenne se compte en centaines de TWh. La réalité des chiffres est cruelle, et c’est à partir de ce constat qu’est fondée la stratégie de sobriété énergétique des low-tech.

Mise en avant des énergies renouvelables

Cette mise en avant est toute relative car la low-tech considère aujourd’hui les énergies renouvelables comme un moindre mal mais pas comme une solution en soi. C’est en quelque sorte une épée à double tranchant. Certes, nos économies nécessitent moins de gaz naturel ou de pétrole importés depuis l’étranger, ce qui renforce notre indépendance énergétique. Mais l’adoption du tout électrique ou des EnR exacerbent d’autres formes de dépendance, comme celles aux terres rares (batteries) et aux métaux (cuivre, nickel).

Autre point de crispation avec la mentalité low-tech, les EnR consomment une quantité importante de matières premières, contraire au principe de sobriété.

énergie renouvelable

Adopter la low-tech dans votre vie quotidienne ?

Quelques low-tech pour une consommation d'énergie plus responsable

La pluralité des acteurs de la Low-tech permet d’innover dans tous les domaines et à toutes les échelles : style de vie au quotidien, système de production agricole/industriel, relations humaines… Les innovations low-tech sont nombreuses et facilement accessibles sur Internet dans des formats plus ou moins encadrés (vidéos tuto, articles, produits manufacturés, …).

La France est le fer de lance de cette mouvance grâce à des acteurs engagés comme la Low-tech Lab, l’ingénieur Corentin de Chatelperron et le soutien financier de collectivités locales/régionales et organisations gouvernementales (ex : Région Bretagne, ADEME).

Voici quelques exemples Low-tech :

  • Le Fairphone : un téléphone durable ultra-modulable (vise à limiter la dépendance de l’utilisateur) et donc facilement réparable par son utilisateur intégrer à l’économie circulaire (limitant la dépense énergétique pour sa fabrication/recyclage). Ce produit est pionnier dans la sobriété numérique.
  • La cocotte Norvégienne : un système qui permet d’économiser de l’énergie grâce à un four isolant emprisonnant la chaleur résiduelle pour terminer la cuisson.
  • Ballon d’eau chaude solaire : des panneaux solaires thermiques permettent de capter la chaleur du soleil, l’énergie thermique est ensuite utilisée pour chauffer l’eau du ballon. Celui-ci doit être parfaitement isolé pour maximiser les économies d’énergie.

Les avantages de la sobriété énergétique

Il est crucial de se rappeler que pour transitionner vers une société durable, les panneaux solaires et les voitures électriques seuls ne suffiront pas. Pour atteindre les objectifs fixés par les accords de Paris et limiter le changement climatique, la sobriété énergétique est indispensable.

Vous l’aurez compris, le modèle de sobriété promu par la low-tech apporte des bénéfices financiers, écologiques et sociaux.

Pour résumer, les principes low-techs permettent de “satisfaire nos besoins sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs”. D’un point de vue énergétique, les low-techs peuvent servir à décarboner une partie de notre économie et limiter notre impact environnemental.

Elles permettent également d’inscrire le principe de sobriété au cœur de notre société, chacun agissant à son échelle et selon ses moyens bien entendu.

Enfin, une association cohérente de high-tech et low-tech doit prendre forme. Il serait dommage de constamment les opposer alors qu’elles peuvent être complémentaires.

Pour aller plus loin, n'hésitez pas à consulter notre article sur : Ombrières photovoltaïques de parking : L'énergie solaire à portée de parking


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