🚨️Pour se passer du gaz russe, l'UE sera moins tatillonne sur les émissions de méthane

Bruxelles (Belgique), 15 déc 2025 (AFP) - Pour se passer plus facilement du gaz russe, l'Union européenne va appliquer de manière "pragmatique" ses nouvelles règles sur les émissions de méthane, puissant gaz à effet de serre, censées s'étendre à partir de 2027 aux importations d'hydrocarbures.

Lundi, les ministres de l'Energie des 27, réunis à Bruxelles, ont apporté un large soutien à une proposition de la Commission européenne visant à appliquer la réglementation sur le méthane "de manière pragmatique" aux importateurs d'énergie.

Alors que le contrôle du respect de ces règles incombera largement aux Etats membres de l'UE, les ministres "ont approuvé l'approche de la Commission et se sont engagés à éviter de créer des risques pour la sécurité des approvisionnements en énergie", a souligné l'exécutif européen.

"Nous n'envisageons ni de supprimer la législation, ni d'accorder des exemptions", mais "nous allons voir avec les Etats membres et les pays tiers comment l'appliquer au mieux", a expliqué à la presse le commissaire à l'Energie Dan Jorgensen.

Le méthane est un puissant gaz à effet de serre issu des énergies fossiles, qui est longtemps resté l'angle mort des politiques climatiques.

L'UE s'est dotée en 2024 de sa toute première législation ciblant les émissions de méthane.

Il est notamment prévu qu'à partir de janvier 2027, les importateurs d'hydrocarbures et de charbon seront tenus de vérifier que les normes européennes prévues par cette législation ont été respectées lors de l'extraction de ces énergies fossiles.

Mais la volonté de l'UE de diversifier ses approvisionnements pour se sevrer plus vite que prévu du gaz russe, ce qui va nécessiter une forte augmentation des importations de gaz naturel liquéfié (GNL), notamment depuis les Etats-Unis ou le Golfe, a alimenté des appels cet automne à assouplir cette réglementation.

L'administration Trump avait ainsi demandé à l'UE d'exempter les sociétés américaines de ces obligations, expliquant qu'elles étaient impossibles à appliquer en raison de la myriade de petits exploitants qui produisent du gaz aux Etats-Unis.

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