🚨️Nucléaire: EDF pourrait brider la puissance de son réacteur EPR de Flamanville jusqu'en 2031

Paris, 8 oct 2025 (AFP) - L'exploitant nucléaire EDF a informé le régulateur qu'il retenait l'hypothèse d'une puissance de son réacteur EPR de Flamanville plus basse que celle communiquée officiellement, en raison d'un "rendement détérioré" non expliqué à ce jour, selon les éléments d'un rapport dévoilés mercredi.

Cette information, reprise par le journal La Tribune, figure dans un rapport de la commission de régulation de l'énergie (CRE), le gendarme du secteur, consacré aux coûts de production du parc nucléaire en exploitation d'EDF et publié le 30 septembre.

Ce rapport souligne que "concernant la puissance nominale électrique finale de l'EPR, EDF a déclaré à la CRE une puissance inférieure de 35 MW à la puissance déclarée dans le cadre des données publiques".

Ainsi, selon la CRE, l'électricien a retenu, pour la période 2026-2031, une hypothèse de puissance maximale pour son réacteur dit Flamanville 3 de 1.585 MW au lieu des 1.620 MW annoncés publiquement auprès de REMIT, un règlement européen sur l'intégrité et la transparence du marché de gros de l'énergie. Un niveau de puissance qui "repose sur l'hypothèse d'un rendement final de l'EPR inférieur à celui anticipé initialement", explique la CRE, sans préciser les raisons de ce bridage.

Selon les calculs du journal La Tribune, non confirmés par EDF, le manque à gagner induit par une puissance diminuée à une échelle durable, pourrait être "de l'ordre de 15 millions d'euros par an" (...) un montant à multiplier sur la totalité de la durée de vie du réacteur" conçu pour fonctionner au moins 60 ans.

Contacté par l'AFP, EDF répond que "la puissance précise de Flamanville 3 sera connue à l'issue de la phase d'essais", qui se poursuit jusqu'à l'atteinte de la pleine puissance attendue d'ici la fin de l'automne.

EDF ajoute que "l'écart" entre la puissance publiée officiellement "et celle retenue par EDF dans ses simulations n'est pas de nature à avoir un impact significatif et n'a aucun rapport avec les interventions menées sur la turbine", la pièce maîtresse qui permet de transformer l'énergie thermique de la vapeur en une énergie mécanique afin d'entraîner l'alternateur pour produire l'électricité.

Des problèmes d'échauffement anormal avaient été constatés début 2025 sur ce turboalternateur pour lesquels l'électricien a réalisé des "réglages" et dont les résultat seront "mesurables tout au long de la montée en puissance", précise EDF.

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