🚨️Les importations de GNL russe s'envolent en Belgique

Bruxelles (Belgique), 15 oct 2025 (AFP) - Les importations de gaz naturel liquéfié (GNL) russe se sont envolées ces derniers mois en Belgique, l'une des plaques tournantes de l'Europe, selon les chiffres du commerce extérieur mercredi, alors que l'Union européenne tente d'y mettre un terme.

Selon la banque nationale de Belgique, "la croissance des importations en provenance de Russie a été exceptionnellement vive au cours des trois derniers mois (+113,5 %)" et "l'accélération résulte uniquement de l'élargissement des volumes de GNL russe importé".

Cette augmentation "a complètement inversé la tendance à long terme des importations totales en provenance de Russie". En 2025, "leur valeur totale au cours des huit premiers mois s'approchent de celle observée sur l'ensemble de l'année 2024".

La Commission européenne a proposé aux Etats membres un arrêt total des importations d'hydrocarbures russes d'ici fin 2027, et même 2026 en ce qui concerne le gaz naturel liquéfié (GNL), avec un plan en cours de négociations.

Mais la "demande de gaz naturel reste élevée" et les prix "relativement faibles".

"En outre, certains contrats à long terme doivent encore être honorés", relève la banque nationale belge.

En Belgique, le port de Zeebruges est une plaque tournante du commerce mondial de GNL. "Une grande partie est réexportée, souvent vers d'autres Etats" européens, poursuit ce rapport.

Selon l'institut IEEFA (Institute for Energy Economics and Financial Analysis), le terminal de GNL de Zeebruges est l'un des principaux en Europe avec Dunkerque en France ou Bilbao en Espagne.

D'après les chiffres de cet institut, 3,5 milliards de mètres cubes de GNL provenant du terminal russe de Yamal ont été transbordés à Zeebruges en 2024.

L'Union européenne a fortement réduit sa dépendance au gaz russe depuis l'invasion de l'Ukraine déclenchée en février 2022 par Vladimir Poutine.

Mais si l'UE s'est efforcée de réduire ses approvisionnements par gazoducs, elle s'est en partie tournée vers le gaz naturel liquéfié (GNL), transporté par navire, déchargé dans des ports, regazéifié puis injecté dans le réseau européen.

Les importations en la matière atteignent des records. Derrière les Etats-Unis (45%), la Russie occupe une place centrale avec 20% des importations de GNL de l'UE en 2024, soit 20 milliards de mètres cubes sur la centaine de milliards importés.

Début octobre, des activistes de l'ONG Greenpeace avaient bloqué le terminal méthanier de Zeebruges, pour "dénoncer la dépendance persistante de l'Europe aux importations de gaz depuis les Etats-Unis et la Russie".

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