Article

Chevron noir

đŸššïžEnergie: le SĂ©nat approuve Ă  nouveau sa loi de programmation, malgrĂ© la discorde gouvernementale

đŸššïžEnergie: le SĂ©nat approuve Ă  nouveau sa loi de programmation, malgrĂ© la discorde gouvernementale

July 9, 2025

3

min

Paris, 8 juil 2025 (AFP) - Le Sénat a de nouveau approuvé mardi une loi sur l'avenir énergétique de la France actant une relance massive du nucléaire, censée aider l'exécutif à finaliser sa programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) "avant la fin de l'été", malgré les divergences gouvernementales récentes sur les énergies renouvelables.

La proposition de loi du sĂ©nateur Les RĂ©publicains Daniel Gremillet (Vosges) a Ă©tĂ© adoptĂ©e dans la nuit Ă  221 voix contre 24, en deuxiĂšme lecture. Elle doit dĂ©sormais faire son retour fin septembre Ă  l'AssemblĂ©e nationale, oĂč les dĂ©bats inauguraux sur ce texte ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© trĂšs chaotiques, conduisant Ă  son rejet en premiĂšre lecture fin juin.

Au-delà de l'adoption de ce texte qui ne faisait aucun doute dans la chambre haute qui en est à l'initiative, les débats au Sénat ont surtout remis sur la table les passes d'armes des derniers jours.

La coalition gouvernementale est en effet fragilisée par l'opposition frontale entre camp macroniste et droite, depuis que le patron des Républicains (LR) - et ministre de l'Intérieur - Bruno Retailleau s'est fendu d'une tribune au Figaro dans laquelle il plaide pour la fin des "subventions publiques" pour l'éolien et le photovoltaïque.

"Une tribune dont je déplore les constats et les recommandations à de nombreux égards", a martelé le ministre de l'Industrie Marc Ferracci (Renaissance) devant les sénateurs, assurant que "certaines énergies renouvelables sont trÚs compétitives".

Lui défend "un mix énergétique équilibré combinant la puissance du nucléaire et le potentiel des énergies renouvelables"... Deux piliers qui figurent bien dans le texte examiné au Parlement.

14 nouveaux réacteurs

Le groupe LR, premiÚre force au Sénat, s'est de son cÎté employé à expliquer que sa vision n'était pas incompatible avec celle de Bruno Retailleau, qui est d'ailleurs le coauteur du texte débattu au Sénat.

"Il n'y a absolument pas de contradiction, car le financement des énergies renouvelables relÚve du projet de loi de finances. C'est là que des choix seront à faire", a insisté le sénateur LR Alain Cadec.

Mais, signe que le dĂ©bat est loin d'ĂȘtre tranchĂ© Ă  droite, la prĂ©sidente LR d'Île-de-France ValĂ©rie PĂ©cresse a dĂ©voilĂ© une position diffĂ©rente de M. Retailleau, dans une contribution publiĂ©e par La Tribune dimanche oĂč elle fustige "la guerre stĂ©rile" rouverte entre nuclĂ©aire et renouvelables.

La gauche n'a pas manqué de s'engager dans cette brÚche, fustigeant ces dissensions comme l'absence de volet financier dans cette loi programmatique, mise au débat sans étude d'impact ni avis du Conseil d'Etat.

"Quels seront les impacts de cette loi sur le prix de l'électricité ? Sur le montant nécessaire d'investissements publics ? Sur notre trajectoire climatique ? Sur notre souveraineté ? On n'en sait rien. C'est irresponsable", s'est indigné l'écologiste Yannick Jadot. Les écologistes ont voté contre, les socialistes et communistes se sont eux abstenus.

La majoritĂ© sĂ©natoriale dĂ©fend tout de mĂȘme sa vision qu'elle juge "Ă©quilibrĂ©e": d'une part une relance massive du nuclĂ©aire, avec notamment la construction de 14 nouveaux rĂ©acteurs; d'autre part des objectifs pour l'essor des Ă©nergies renouvelables avec d'ici 2030, une part d'Ă©nergie dĂ©carbonĂ©e d'au moins 58% de la consommation d'Ă©nergie en France, contre environ 40% actuellement.

Cette architecture a fait l'objet de négociations entre gouvernement, sénateurs et députés de l'ex-majorité présidentielle, au point de faire quasiment consensus.

Pas de moratoire

En tout cas, le moratoire sur les Ă©nergies Ă©olie ne et solaire qui avait mis le feu aux poudres Ă  l'AssemblĂ©e nationale, convainquant les groupes de l'ancie ne majoritĂ© macroniste de voter contre l'ensemble du texte, n'est plus d'actualitĂ©: il ne peut plus ĂȘtre mis au dĂ©bat en raison des rĂšgles de procĂ©dure parlementaire.

Le SĂ©nat n'y Ă©tait de toute façon pas favorable, mĂȘme s'il a votĂ© une mesure prĂ©cisant la nĂ©cessitĂ© de "privilĂ©gier le renouvellement des installations existantes" plutĂŽt que l'implantation de nouveaux projets.

Les sénateurs ont également plaidé pour que le gouvernement attende l'adoption définitive de cette loi pour finaliser sa programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), la trajectoire énergétique qu'il entend publier prochainement par décret.

Le décret sera publié "avant la fin de l'été", a néanmoins assuré M. Ferracci... Un délai incompatible avec la deuxiÚme lecture du texte par les députés fin septembre, puis la tenue d'une commission mixte paritaire attendue mi-octobre pour aboutir à une rédaction commune aux deux chambre du Parlement.

« Tous droits réservés. ©2025 Agence France-Presse ».

Conseils et analyses énergie

Explorez nos articles de fond sur les enjeux de l’énergie et dĂ©couvrez nos conseils pratiques pour optimiser vos contrats et votre stratĂ©gie.

Passer à l’action

Votre facture grimpe ou votre contrat arrive Ă  Ă©chĂ©ance ? Prenez 30 minutes avec un expert pour identifier vos leviers d’optimisation, sans engagement

Ensemble, identifions les leviers concrets d’optimisation pour votre entreprise.

Newsletter chaque mardi

Par Emmanuel Sire, co-fondateur de Sirenergies

+ 3 500

abonnés à la newsletter hebdomadaire

4.9