Paris, 16 sept 2025 (AFP) - Les résultats de la France pour affronter la transition écologique restent "insuffisants", et le gouvernement doit agir de manière "urgente" pour combler "les retards" et faire face à l'augmentation des coûts à prévoir, a préconisé mardi la Cour des comptes.
Dans leur premier rapport annuel sur la transition écologique, les Sages de la rue Cambon mettent en avant une situation environnementale "dégradée" qui nécessite une "action urgente" des pouvoirs publics face à l'accélération du réchauffement climatique, à l'effondrement de la biodiversité et aux pollutions.
Ils préconisent notamment de fixer des objectifs sectoriels de réduction de l'empreinte carbone au sein de la Stratégie nationale bas carbone (SNBC) et de renforcer le rôle du Secrétariat général à la planification écologique (SGPE), qui est aujourd'hui "fragilisé".
Par ailleurs, "il apparaît indispensable de mieux articuler les programmations climatiques et des finances publiques", notamment en renforçant la Stratégie pluriannuelle des financements de la transition écologique (Spafte), présentée pour la première fois à l'automne 2024.
La Cour des comptes recommande que cette Stratégie soit transmise au Parlement "au printemps de chaque année, en amont de la procédure budgétaire".
Les politiques publiques déjà engagées en matière de transition écologique "produisent des résultats positifs, mais encore fragiles et parfois insuffisants", notent les magistrats.
Ils donnent l'exemple de la baisse du rythme de réduction des émissions de gaz à effet de serre: les données 2024 indiquent que les efforts français "ne sont désormais plus suffisants pour remplir les objectifs climatiques" du pays, soit 55% de réduction d'ici à 2030 et la neutralité carbone d'ici à 2050.
Par ailleurs, la Cour des comptes souligne que "le coût de la transition" écologique" est "bien inférieur à celui de l'inaction". Mais il "va croitre avec le retard pris dans la conduite des transformations".
Citant un récent rapport en juin de la Banque de France, la Cour rappelle qu'un statu quo des politiques menées face au dérèglement climatique conduira à une perte de 11,4% de PIB pour la France d'ici à 2050.
Selon les dernières estimations, "les besoins annuels estimés pour couvrir tous les volets de la transition écologique représentent le double des financements actuellement mobilisés, acteurs privés et publics confondus", indique la Cour.
Pour satisfaire ces besoins, elle recommande d'associer le secteur privé.