🚨️GE supprime 600 postes en Europe dans l'énergie, dont 120 en France

09 septembre 2025   •   3 minutes de lecture

Belfort, 9 sept 2025 (AFP) - GE Vernova, qui regroupe les activités du conglomérat américain General Electric dans l'énergie, va supprimer 600 postes en Europe, dont 120 en France, particulièrement sur le site de turbines à gaz de Belfort.

Ce plan a été annoncé le 4 septembre à l'échelle européenne, a indiqué mardi à l'AFP Christophe Carignano (CFE-CGC), secrétaire du comité social et économique de GE EPF, l'entité française consacrée à la production des turbines à gaz.

Sur les 120 postes supprimés en France, 42 le seront à Belfort, a-t-il précisé.

La direction ne lance pas un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE), mais une rupture conventionnelle collective (RCC). "Le but de la manoeuvre est d'aller très vite", a commenté M. Carignano, précisant que les représentants du personnel avaient rencontré la direction France mardi à Paris. Ils comptaient lui demander une expertise et un allongement des délais.

Sont concernées les fonctions support, notamment les ressources humaines, la gestion de projet, les services financiers ou encore la qualité. "Ça va saigner dans les services partagés", a déclaré Cyril Caritey, délégué syndical CGT à GE EPF.

Pour remplacer les effectifs RH, l'intelligence artificielle a été évoquée. "C'est le nouveau truc à la mode", a ironisé M. Carignano.

Maintenir la croissance

Interrogé par l'AFP, le groupe s'est borné à déclarer: "Lorsque nous élaborons des plans de restructuration, nous communiquons ces projets en priorité à nos employés et à leurs représentants".

"À chaque étape, nous respectons le cadre légal, y compris la consultation formelle des représentants du personnel, avant que de tels plans ne soient finalisés et/ou mis en oeuvre", a ajouté la direction, expliquant que "GE Vernova examine en permanence ses activités afin de garantir que l'entreprise soit la mieux positionnée pour maintenir sa croissance et continuer à répondre aux attentes de ses clients".

Pour les syndicats, cette annonce ne reflète pas des difficultés du groupe.

"Le carnet de commande est plein", a assuré M. Carignano, accusant le patron de GE Vernova, Scott Strazik, de se "glisser dans la brèche" des hausses de droits de douane aux Etats-Unis pour justifier des réductions de coûts.

Même si l'entreprise est américaine, ses produits fabriqués dans l'UE sont soumis à des droits de douane de 15% à leur entrée aux Etats-Unis.

Résultats en hausse

"On a un groupe qui se porte bien", a abondé Williams Bertrand, délégué syndical Force ouvrière, pour qui le but de la direction est "financier".

Le groupe a publié pour le deuxième trimestre un chiffre d'affaires de 9,1 milliards de dollars, en hausse de 11% sur un an, et un bénéfice net de près d'un demi-milliard. Il a légèrement relevé ses prévisions de résultats pour l'ensemble de 2025.

Pour les représentants syndicaux, le plan de la direction est de mauvais augure pour le site franc-comtois. "On sent une volonté de supprimer des services entiers à Belfort", selon M. Carignano.

GE Vernova emploie 25.000 personnes en Europe. En France, l'entreprise compte 8.000 collaborateurs, dont près de 1.300 à Belfort.

En 2024, GE Vernova avait déjà supprimé 740 postes en Europe, dans l'entité des éoliennes en mer. L'entreprise est active aussi dans le secteur de l'hydroélectricité.

Le conglomérat américain s'est scindé en trois entités indépendantes à partir de 2022 autour des activités aéronautiques, médicales et énergétiques.

En 2015, GE avait racheté la branche nucléaire d'Alstom, ensuite rétrocédée à EDF en 2024. Il avait alors promis de créer 1.000 emplois en France, ce qu'il n'avait pas fait, entraînant une amende de 50 millions d'euros.

En 2019, General Electric avait lancé un série de plans sociaux dans différentes branches. Plusieurs centaines d'emplois avaient été supprimés dans ses activités énergétiques.

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