Paris, 13 nov 2024 (AFP) - La ministre de la Transition écologique et de l'Energie Agnès Pannier-Runacher, qui avait laisser planer en octobre une menace de démission du gouvernement en s'opposant à certains choix budgétaires pour 2025, discerne désormais des "évolutions intéressantes" dans le projet de loi de finances 2025 en discussion au Parlement.
Le budget de la Transition énergétique "fait 16,8 milliards d'euros (...) et il est en hausse de 2 milliards d'euros" a lancé la ministre lors d'une audition devant la Commission des Affaires économiques du Sénat avec sa ministre déléguée à l'Energie Olga Givernet.
"J'ai été très claire, je n'ai pas prononcé le mot de démission. J'ai dit que je tirerais les conséquences. Et comme vous voyez, je suis plutôt combative" a-t-elle ajouté.
Mi-octobre, au lendemain de la présentation du projet de budget 2025 par le gouvernement, Mme Pannier-Runacher avait réclamé sur BFMTV "un budget qui soit à la hauteur de la situation" pour mener la transition énergétique et l'adaptation au changement climatique du pays touché par des inondations cet automne dans plusieurs régions.
Elle avait prévenu que si elle n'avait pas les moyens de son action elle en "tirerait les conclusions", comprendre sa démission du gouvernement.
Mercredi devant les sénateurs, Mme Pannier-Runacher a notamment salué "une augmentation de 75 millions d'euros" prévue par amendement gouvernemental tiré sur le fonds Barnier, et l'annonce dans la nuit de mardi d'un autre amendement gouvernemental prévoyant 1,55 milliard d'euros pour la décarbonation de l'industrie, c'est-à-dire essentiellement son électrification.
Elle a aussi mis en avant "tout ce qui est extra-budgétaire", notamment les certificats d'économie d'énergie (CEE) qui représentent "6 milliards d'euros" pour encourager la décarbonation du bâtiment et/ou du chauffage notamment, et souligné que le gouvernement allait être "beaucoup plus offensif sur la partie européenne": "Il y a des crédits Horizon et des crédits Life" à aller chercher, a-t-elle égréné.
Sur la fiscalité de l'énergie, sujet de vives oppositions, la ministre a salué une "discussion qui se poursuit de manière construite". "C'est à la fin de la foire qu'on compte les bouses. Donc nous verrons quelle est la copie finale du budget", a-t-elle dit.