Paris, 23 sept 2024 (AFP) - La formation d'un gouvernement dirigé par un Premier ministre issu des Républicains, sans majorité à l'Assemblée nationale, n'est pas "un appel à l'inaction", a estimé lundi la nouvelle ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher, qui dit "apparaître isolée en tant que femme de gauche".
"Je serai une voix exigeante au sein du gouvernement, avec la volonté d'agir tous les jours, de ne pas considérer que la nouvelle donne politique serait un appel à l'inaction. Bien au contraire, J'ai conscience d'être dorénavant membre d'un gouvernement où je peux apparaître isolée en tant que femme de gauche", a lancé la ministre lors de la passation de pouvoirs avec Christophe Béchu.
Pour elle, "il y a une semaine, il n'était pas question" d'intégrer ce gouvernement.
"Mais après m'être insurgée pendant deux mois contre les figures de la social-démocratie qui ne voulaient pas participer à un contrat de gouvernement sans doute inconfortable mais nécessaire pour sortir de l'ornière, comment ne pas m'appliquer à moi-même ce que j'attendais des autres", a-t-elle dit, alors que "la transition écologique et énergétique" est selon elle une "priorité absolue".
Face à une écologie qui peut être perçue comme "restrictive de libertés" ou un "sujet de riches", elle entend "poser des mots clairs sur les bénéfices concrets de l'écologie pour chacun, quels que soient son revenu et son lieu de résidence".
Il faudra donc selon elle que "le budget 2025 permette d'accompagner vraiment les classes modestes et moyennes dans leur transition".
Dans ses nouvelles fonctions, l'ex-ministre déléguée à l'Agriculture, a également dit "emporter le combat" des agriculteurs, "premières victimes du dérèglement climatique et premiers acteurs" de la transition écologique.
Agnès Pannier-Runacher, qui a également la tutelle sur l'énergie avec la ministre déléguée Olga Givernet, a insisté sur la mise en oeuvre des "quatre grands piliers" de la transition énergétique: l'efficacité et la sobriété énergétique, "tous les énergies renouvelables" et le nucléaire, un "atout pour la souveraineté de la France et de l'Europe et pour le climat".
"Chacun de ces piliers est indispensable et aucun ne peut s'envisager sans les autres si on veut tenir nos objectifs", a-t-elle martelé.