Londres, 22 jan 2024 (AFP) - Les prix du pétrole évoluaient en légère hausse lundi, le ralentissement de la production aux Etats-Unis se voyant tempéré par la reprise de la production dans un important gisement libyen, quand le gaz européen poursuivait sa baisse.
Vers 12H15 GMT (13H15 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en mars, prenait quelque 0,29%, à 78,79 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en février, dont c'est le dernier jour de cotation, gagnait 0,42% à 73,72 dollars.
La production de pétrole de schiste aux Etats-Unis est ralentie "en raison d'une vague de froid dans certaines parties des États-Unis", expliquent les analystes de DNB.
Les prix profitaient davantage de la "vague de froid aux États-Unis que (du) niveau d'anxiété accru quant à une éventuelle rupture d'approvisionnement en provenance du Moyen-Orient", confirme Tamas Varga, analyste chez PVM Energy.
Au quatrième mois de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien, les risques d'une régionalisation du conflit persistent. Le Pentagone a annoncé samedi avoir "détruit" un missile antinavire des Houthis, dans de nouvelles frappes qualifiées d'"autodéfense" contre ces rebelles yéménites qui mènent des attaques répétées contre des navires marchands en mer Rouge et dans le golfe d'Aden.
Cependant, en début de séance, les cours avaient même évolué à la baisse alors que le redémarrage d'un important "gisement pétrolier en Libye éclipse les risques liés à la mer Rouge", relèvent les analystes de DNB.
La Compagnie nationale de pétrole (NOC) en Libye a annoncé dimanche la reprise de la production pétrolière sur le champ de al-Charara après un arrêt de l'activité de deux semaines suite à des protestations sur ce site, ainsi que la levée de l'"état de force majeure".
Cet "état de force majeure" est invoqué dans des circonstances exceptionnelles et permettait une exonération de la responsabilité de la NOC en cas de non-respect des contrats de livraison de pétrole.
Situé à environ 900 km au sud de Tripoli, al-Charara produit en temps normal 315.000 barils par jour, sur une production nationale revenue à plus de 1,2 million de barils par jour (contre 1,5 à 1,6 million avant la Révolution de 2011).
Or la perspective de davantage de barils disponibles sur le marché contribue à freiner la hausse des prix du pétrole.
Côté gaz naturel, le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne, perdait environ 4,3% à 27,215 euros le mégawattheure (MWh), peu après avoir touché 26,60 euros, un plus bas depuis juillet.
Malgré la récente vague de froid en Europe, les cours poursuivent leur baisse, en raison de "la solide situation de l'offre", expliquent les analystes d'Energi Danmark.
Les réserves de gaz, pourtant très sollicitées pour le chauffage pendant l'hiver, sont en effet encore remplies à 75% en moyenne dans les pays de l'Union européenne, selon la plateforme européenne Agregated Gas Storage Inventory (AGSI), un niveau confortable pour cette période de l'année.