Paris, 14 nov 2023 (AFP) - L'accord conclu mardi entre l'Etat et EDF sur les prix de l'électricité nucléaire représente "un grand pas en arrière" pour les entreprises françaises, a estimé le Comité de liaison des entreprises consommatrices d'électricité (CLEEE),
Cet organisme, qui représente de grands consommateurs d'énergie dans divers secteurs de l'économie, a dénoncé un "mécanisme d'une redoutable complexité" et un dispositif "qui ne protègera en réalité le consommateur qu'à partir d'un prix de 110 euros par MWh et de manière très partielle".
La Cleee fait référence au système de seuils de prix prévu par l'accord, au delà desquels les revenus supplémentaires engrangés par EDF iront aux consommateurs.
"Le nouveau dispositif garantira à EDF une espérance de revenu très supérieure au coût complet de production, avec un seuil de rétrocession aux consommateurs égal à près du double du coût de production", a estimé la Cleee, qui pointe "un arbitrage fait pour des raisons budgétaires au détriment de la stabilité des prix et de la protection de l'industrie française".
Elle a appelé à "corriger le tir dans le cadre du débat parlementaire", alors qu'un projet de loi doit être prochainement déposé par le gouvernement.
Après des mois de négociations, l'Etat et EDF ont annoncé mardi un accord garantissant un prix moyen de l'électricité nucléaire "autour de 70 euros" le mégawattheure.
Cet accord pose les bases de la future régulation du prix de l'électricité alors que le mécanisme actuel dit de l'Arenh, qui profite aux consommateurs particuliers et industriels, s'arrête fin 2025. Pour les industriels qui achètent leur électricité avec deux ans d'avance, il y avait urgence à trouver un nouveau cadre.