Paris, 10 oct 2023 (AFP) - Un grand nombre d'entrepôts logistiques vont être dotés d'installations photovoltaïques d'ici à cinq ans, quelque cinq millions de m2 de panneaux pour produire l'équivalent de la consommation électrique annuelle de 600.000 habitants, a annoncé mardi l'association Afilog des acteurs de l'immobilier logistique et industriel.
Les membres de la filière ont établi un recensement collectif de leurs projets, prévus essentiellement sur les toitures.
Ces nouvelles centrales devraient représenter au bout de cinq ans une puissance d'1,2 gigawatt crête, pour une production de plus de 1300 GWh/an, selon les porteurs de projets.
Sur fond d'impératifs énergétiques et climatiques, la France doit fixer d'ici la fin de l'année ses nouveaux objectifs par type d'énergie à horizon 2035. Les groupes de travail multi-acteurs lancés à cette fin par le ministère de la Transition énergétique recommandent de doubler le rythme d'installation photovoltaïque (à 5,5 GW/an), notamment en utilisant davantage les "grandes toitures" (25% du total).
L'effort des membres d'Afilog représenterait ainsi près de 5% de l'objectif national de puissance solaire installée, et 20% de l'objectif en toiture.
C'est "une initiative volontaire et proactive coconstruite par les acteurs de la filière, en lien avec les services de l'État", souligne-t-elle, relevant que les entrepôts sont engagés depuis plusieurs années dans un mouvement de couverture de leurs toitures et parkings.
Désormais la loi Climat de 2021 impose la couverture de 30% des toitures d'entrepôts neufs ou réhabilités. Une "charte d'engagements réciproques" avec l'État inclut par ailleurs "un objectif volontaire d'atteindre 50%", ajoute la filière.
Cette électricité alimentera les collectivités et entreprises situées à proximité, ainsi que des stations de recharge pour les véhicules, précise Afilog, qui appelle à des évolutions réglementaires pour faciliter la revente locale d'énergie (plus de souplesse sur les quantités réinjectées dans le réseau, porter l'autoconsommation collective au-delà des 2 km et des 3 MWc installés...).
Pour le président de l'association, Claude Samson, l'immobilier logistique et industriel "peut et doit devenir l'une des clés de la transition environnementale, pour mailler le territoire, pour optimiser les flux de marchandises, pour produire de l'énergie renouvelable, pour épauler la réindustrialisation de la France".