🚨️Les objectifs français dans l'éolien marin devront être rehaussés, selon Pannier-Runacher

20 juin 2023   •   2 minutes de lecture

Paris, 20 juin 2023 (AFP) - La France va devoir "probablement" encore réviser en hausse ses objectifs de déploiement de l'éolien en mer pour faire face à ses besoins d'électricité, a déclaré mardi la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher.

"Nous allons avoir besoin d'encore plus d'électricité que nous l'imaginions avant la guerre en Ukraine. Nous allons probablement devoir rehausser nos objectifs pour faire face à nos besoins croissants en électricité", a-t-elle déclaré à l'ouverture du salon des énergies renouvelables marines Seanergy.

Un objectif de 40 gigawatts (GW) d'éolien offshore, soit environ 50 parcs, a été annoncé pour 2050 par Emmanuel Macron.

"Cet objectif de 40 GW c'est très clairement un plancher, probablement pas un plafond. Ca va être un des enjeux de la loi de planification energétique sur laquelle nous travaillons en ce moment", a dit la ministre.

Devant "le mur énergétique" attendu, "nous devons absolument accélérer la production des énergies renouvelables, de toutes les énergies renouvelables car chacune a son mérite", et la place des énergies marines sera "centrale", a ajouté la ministre.

Quarante GW en 2050, "ce sera environ un quart de notre électricité (qui sera) d'origine éolienne marine", ce qui "nous permettra de conserver un mix energétique résilient, decarboné et compétitif", a-t-elle plaidé.

Mais la France comptant à ce stade 8 GW de parcs installés ou dans les tuyaux, il faudra accélérer drastiquement les chantiers. L'Etat vient donc de lancer un processus de planification par façade maritime, avec débat public à l'automne, afin d'établir pour 2024 une cartographie des zones d'implantation.

Cette démarche est "aussi un levier pour bâtir avec les citoyens l'acceptabilité des parcs éoliens en mer (...), qui dans les années qui viennent pourront devenir une source de fierté collective comme le sont devenus nos barrages et nos centrales nucléaires", a dit Mme Pannier-Runacher.

A ce jour un seul est en service, depuis 2022 face à Saint-Nazaire, et deux doivent démarrer en 2023, Saint-Brieuc et Fécamp.

De nouveaux appels d'offres devraient être lancés d'ici la fin 2023 pour 2,5 GW, sur la base d'extensions de parcs déjà identifiées, a indiqué Mme Pannier-Runacher.

Concernant la Méditerranée, elle a confirmé mardi une seconde zone d'implantation, à 22 km au large du golfe de Fos-sur-Mer, pour un parc flottant de 250 MW (10 à 20 éoliennes) avec mise en service "envisagée en 2031" (avant extension ultérieure de 500 MW).

Ce parc et son extension répondront aux besoins électriques d'environ 1,4 million habitants.

"Dans un objectif de minimisation de l'impact sur la biodiversité", une campagne "inédite" d'acquisition de données sur trois ans sur les oiseaux du Golfe du Lion, portée par l'Office français de la biodiversité, "permettra la meilleure prise en compte des enjeux avifaune tout au long de la vie du projet", assure le ministère.

L'éolien flottant est une technologie encore émergente (contrairement aux parcs "posés"), sur laquelle la France compte positionner son industrie. A ce stade, le pays ne compte que des pilotes, mais trois appels d'offres commerciaux sont déjà lancés, au sud de la Bretagne, en Méditerranée au large de la Narbonaise et au large de Fos.

Enfin, "je n'oublie par les autres énergies marines, qui ont toute leur place, en particulier l'hydrolien" (technologie en développement utilisant les courants marins), a encore dit la ministre.

Avec la future planification énergétique, les opérateurs d'hydroliennes voudraient retrouver le soutien de l'État, fortement réduit après la faillite en 2018 d'un acteur du secteur.


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