🚨️Le pétrole baisse un peu mais le gaz reste porté par le conflit entre Israël et l'Iran

Londres, 18 juin 2025 (AFP) - Les cours du pétrole retombent légèrement mercredi, effaçant une partie de la forte hausse enregistrée mardi, liée à une possible intervention militaire américaine dans le conflit entre Israël et l'Iran, tandis que le gaz européen poursuit sa hausse sous l'effet des tensions régionales.

Vers 09H25 GMT (11H25 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, perdait 1,29% à 75,46 dollars.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en juillet, tombait de 1,26% à 73,90 dollars.

Si la hausse du baril (environ 8 dollars) depuis vendredi reste "modeste jusqu'à présent" face à la situation, le marché cherche à se couvrir contre un risque de hausse des prix, selon Kathleen Brooks analyste chez XTB.

Elle observe une forte progression des options d'achat de pétrole brut, ces contrats qui donnent le droit d'acheter à un prix fixé pendant une période déterminée, tandis que les options de vente ont nettement diminué.

"Hier après-midi, le marché a commencé à prendre sérieusement en compte la possibilité que les États-Unis s'impliquent directement dans le bombardement de l'Iran", ce qui a fait monter les prix, souligne Arne Lohmann Rasmussen, analyste chez Global Risk Management.

Sur son réseau Truth Social, Donald Trump avait alors appelé l'Iran à une "capitulation sans conditions", se prévalant du contrôle total de l'espace aérien iranien, avant de réunir son conseil de sécurité.

Mais selon des responsables américains, le locataire de la Maison Blanche n'a pas encore pris de décision et garde toutes les options sur la table, ce qui fait hésiter les investisseurs.

Plus de 20 millions de barils par jour transitent par le détroit d'Ormuz, au large de la côte iranienne et les perspectives de guerre prolongée font craindre "une perturbation importante de l'approvisionnement", explique Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.

Le marché du gaz est également affecté par le conflit "car le détroit est une voie navigable essentielle par laquelle transitent environ 20% des exportations mondiales de gaz naturel liquéfié (GNL)", souligne Lu Ming Pang de Rystad Energy.

Selon des informations de l'agence Bloomberg, le Qatar a demandé aux méthaniers d'attendre à l'extérieur du détroit jusqu'à ce qu'ils soient prêts à charger.

La mesure ne "retardera probablement pas les expéditions", estiment les analystes de DNB Carnegie, mais c'est "la première directive connue d'un producteur de pétrole ou de gaz du golfe Persique" depuis le début du conflit.

Le contrat à terme du TTF néerlandais, considéré comme la référence européenne du gaz naturel, prenait environ 0,5% à 39,50 euros le mégawattheure (MWh), après avoir dépassé les 40 euros en séance.

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