🚨️"J'aime l'industrie", déclare le PDG d'EDF pressenti, avant sa nomination
Paris, 30 avr 2025 (AFP) - "J'aime l'industrie": Bernard Fontana, le candidat choisi par l'Elysée pour prendre la tête d'EDF, a évoqué mercredi des "marges de manoeuvre" pour sortir du bras de fer qui oppose l'électricien national à ses plus gros clients industriels demandeurs de rabais sur le prix de l'électricité.
L'actuel directeur général de Framatome, équipementier nucléaire filiale d'EDF, sera fixé sur son sort à la mi-journée avec un vote des parlementaires dans la foulée de son grand oral, au Sénat puis à l'Assemblée nationale.
Les commissions économiques des deux chambres sont chargées d'approuver le choix du président de la République Emmanuel Macron, en vertu d'une procédure de nomination prévue à l'article 13 de la Constitution.
Il sera confirmé à la tête de l'entreprise publique, détenue à 100% par l'Etat français, s'il ne recueille pas un vote négatif d'au moins trois cinquièmes des suffrages exprimés par les parlementaires des deux commissions.
Puis il faudra encore un décret présidentiel pour avaliser la nomination, après une assemblée générale d'EDF prévue le 5 mai.
"Je mesure bien les défis qui attendent le futur président directeur général d'EDF et je m'engagerai avec détermination dans ce nouveau challenge", a déclaré au Sénat Bernard Fontana, un peu plus d'un mois après l'éviction de l'actuel PDG Luc Rémont.
Entre EDF et son état actionnaire, de nombreux différends s'étaient accumulés: maîtrise du programme de construction de réacteurs EPR2, part de l'Etat dans le financement de ce nouveau nuclaire, bras de fer sur le prix de l'électricité pour les industriels énergivores.
D'emblée, en déclinant ses cinq priorités pour EDF, Bernard Fontana a voulu se montrer à l'écoute de leurs problématiques de compétitivité, dont l'énergie est une clé de voute. "J'aime l'industrie", "je les connais bien", a lancé M. Fontana passé au cours de sa carrière par les plus grandes industries électro-intensives - chimie, sidérurgie, ciment.
"Je serai donc particulièrement attentif à identifier rapidement les marges de manoeuvre possibles pour conclure des contrats avec eux", a-t-il déclaré, alors que les industriels demandent à EDF de modérer ses conditions tarifaires.
D'autres dossiers cruciaux attendent M. Fontana: "poursuivre le rétablissement de la production du parc nucléaire" pour atteindre 400 térawatts en 2030 et "maîtriser les délais et les coûts de programme du relance du nucléaire".
Il a aussi évoqué comme "grande priorité" la relance de l'investissement dans les barrages en soulignant que "la ligne rouge à ne pas franchir est la mise en concurrence des installations", comme le demande pourtant Bruxelles.
Tout cela, en assurant "la soutenabilité de la trajectoire financière de l'entreprise".